Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Elle a eu la peur de sa vie

-

La scène fut particuliè­rement violente, le traitement de choc qu’a fait subir Denis à sa compagne laisse présager du pire si les voisins n’étaient pas intervenus.

C’était un soir d’août 2019 quand les voisins d’un pavillon de Campsas entendent une violente dispute chez les voisins. Celle-ci avait commencé la veille et perduré le matin avant de reprendre en soirée, aux alentours de 18 h 30. Le couple, marié depuis 4 ans, est à l’extérieur quand une dispute éclate à nouveau. Les raisons sont toujours les mêmes, Denis est très jaloux, une jalousie qui ne va que dans un sens.

C’est alors qu’il l’attrape par les cheveux et la tire jusqu’à la dépendance : « Je voulais qu’elle se taise, elle criait fort », dira-t-il aux enquêteurs. Annie continue de crier, il lui plaque alors un coussin sur le visage, mais elle réussit à se défaire de son emprise par un coup de pied entre les jambes. L’homme de 57 ans rentre alors dans une frénésie incontrôla­ble et l’étrangle : « Tu vas crever, je vais te défoncer ta petite gueule » menace-t-il en tentant de la bâillonner et c’est là que le voisin se présente au portail : « il est sorti pour lui parler et j’en ai profité pour sortir. J’ai eu très peur. C’est la première fois qu’il me tabassait » témoigne Annie à la barre.

Elle s’adresse aux juges, aidée d’une note, elle ne veut rien oublier de ce contexte d’emprise psychologi­que : « Il me tenait avec son argent, à partir du moment où l’on a été marié, j’ai été enfermée (…), j’ai accepté dans le silence. Comme je ne pouvais rien dire, j’ai effacé ce qui s’était passé ». Elle était devenue « sa chose », isolée, sans contact avec sa famille. Un calvaire décrit par son avocate : « Elle n’avait plus droit à la parole, réduite au simple fait d’objet. Aujourd’hui elle comprend qu’elle n’aurait jamais dû accepter cette situation ».

Ces histoires trouvent souvent leurs raisons dans l’enfance des protagonis­tes. Ainsi, il arrive souvent qu’un enfant battu devienne un père violent avec ses enfants.

Dans le cas de Denis, celui-ci est né sous X avec un père adoptif brutal, Denis fugue fréquemmen­t puis rentre à l’armée où il trouve une seconde famille, il va fonder un premier foyer mais son épouse décédera puis il rencontre Annie avec qui il va se marier… « C’est un homme à la recherche d’une famille. Il n’a pas vu que cet amour n’existait pas entre eux. Aujourd’hui Madame est complèteme­nt sortie de sa vie », conclut son avocat.

Papa de deux filles qu’il a eu avec sa première femme, Denis suit aujourd’hui des soins : « ils m’ont apporté énormément, cela a été salutaire (…) j’ai pu renouer avec mes enfants et mes amis », explique-t-il. Il a quitté le départemen­t et n’a plus aucun contact avec Annie.

Le tribunal le condamnera à 8 mois de prison avec sursis, confiscati­on et interdicti­on de détenir une arme. Il devra aussi indemniser la victime à hauteur de 2100 €.

Newspapers in French

Newspapers from France