Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Municipale­s à Toulouse La « ville rose » bientôt verte et rouge ?

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À Toulouse, Antoine Maurice, candidat EELV à la tête d’une large coalition de gauche, a les sondages pour lui. Jean-luc Moudenc, maire LR sortant, ne lâche rien. Le match s’annonce très serré…

On est vendredi matin, dans les allées bondées du marché de Bagatelle, le soleil est au rendez-vous, les sourires de sortie et le candidat écologiste est venu à vélo. « Vous faites peur au maire, et bientôt à Macron ! » lui lance un primeur. Un autre l’invite à déguster une pastèque, le surnom donné à sa liste, L’archipel citoyen, « verte à l’extérieur, rouge à l’intérieur ».

L’écologiste Antoine Maurice, à la tête d’une très large coalition de gauche (EELV, PS, PCF, LFI, Génération­s…) à l’avantage dans les derniers sondages. Il croit en ses chances, mais sait que la victoire dépendra de la mobilisati­on de ses électeurs au deuxième tour. « C’est elle qui fera la différence. » D’où la nécessité « d’aller dans tous les quartiers, chercher des voix ». Celui de Bagatelle, quartier populaire de la rive gauche, proche de la rocade et placé sous un couloir aérien, « est le plus pollué de la ville » et les questions d’environnem­ent « très concrètes ».

Pour connaître leurs attentes en la matière, les militants de l’archipel invitent les clients du marché à undialogue autour du thème : « Si vous étiez maire de Toulouse, que feriez-vous ? » Antoine Maurice a trouvé une partie de ses réponses à cette question grâce à cette méthode, baptisée « porteur de parole ». Les expression­s ainsi recueillie­s ont servi à concocter son programme électoral, fort de « 400 propositio­ns venant des habitants ».

Les principale­s ? Lancer un plan d’urgence pour les transports toulousain­s, créer 1 000 km de pistes cyclables sécurisées en dix ans, engager la création de 20 000 « emplois climats », avoir 100 % de repas bios dans les cantines, encadrer les loyers…

Le programme de Jeanluc Moudenc compte, lui, 307 propositio­ns, réorganisé­es suivant « trois grandes priorités » pendant le confinemen­t : « Protéger l’emploi, la sécurité et la santé des Toulousain­s ». Il les évoque sur un autre marché (les Ponts-jumeaux, rive droite) le vendredi après-midi. « Nous avons créé dix marchés comme celui-ci pendant le mandat », rappelle le maire sortant venu détailler le volet « santé » de son programme. Il promet de créer d’autres marchés du même type, un grand festival du « bien manger », une mutuelle municipale, des maisons de santés pluridisci­plinaires et des parcours santé dans chaque quartier, cinq nouveaux parcs… Des promesses pas moins environnem­entales et sociales que son adversaire.

Ce qui fera la différence entre les deux ? «Les Toulousain­s ont le coeur plutôt à gauche mais ils n’aiment pas les extrêmes, répond Jean-luc Moudenc. Une alliance avec l’extrêmegau­che, c’est du jamais vu ici.

Beaucoup de ceux qui ont voté PS au premier tour vont revenir vers nous, parce qu’on a toujours su se mettre d’accord pour fairegrand­ir la ville. Les Toulousain­s ne vont pas renoncer à la réussite de Toulouse. »

Le maire sortant veut la préserver par la commande publique, en investissa­nt dans de nouveaux projets structuran­ts, dont un plan routier faisant la part belle au vélo ou l’extension de la ligne B du métro… « C’est tendu », explique le camp Maurice (EELV). « Le match est serré », reconnaît le camp Moudenc (LR). Si la pression monte à Toulouse, c’est aussi parce que l’issue du scrutin y est encore incertaine. Et que la victoire – ou la défaite – devrait s’y jouer à peu, le 28 juin. La liste conduite par Jean-luc Moudenc est certes arrivée en tête au premier tour (sur douze listes en concurrenc­e) avec 36,18% des suffrages exprimés. Clairement devant les listes d’antoine Maurice (27,56 %) et la socialiste Nadia Pellefigue (18,53 %). Mais pas suffisamme­nt « haut » pour se mettre à l’abri d’un reversemen­t de situation.

Deux sondages mettent le doute sur la finalité du scrutin. Le premier, dévoilé par L’IFOP le 29 mai, donnait la liste Archipel Citoyen gagnante à 52 % contre 48 % en cas de fusion avec la liste socialiste pour le second tour.

Un autre réalisé par BVA et divulgué la semaine dernière, donne à nouveau acquis à Antoine Maurice, par 51 % des voix contre 49 %. Un écart faible, qui fait que tout reste ouvert.

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