Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

La procédure de surendette­ment est ouverte à l'époux caution

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La procédure de surendette­ment n'est pas fermée à celui qui s'est porté caution de la société commercial­e de son époux.

La Cour de cassation a jugé qu'une épouse, qui avait cautionné un emprunt pour l'achat du fonds de commerce de la société de son mari, avait bien le droit de demander par la suite le bénéfice d'une procédure de surendette­ment.

Il ne s'agit pas pour elle d'une dette profession­nelle, explique la Cour, car la société est exploitée par son mari en son nom personnel et il est même sans importance à ce sujet que l'épouse soit employée comme cadre de la société.

Depuis 2008, la loi permet d'ailleurs au dirigeant luimême, qui se serait porté caution de l'entreprise, de recourir à la procédure de surendette­ment sans que l'on puisse lui rétorquer qu'il s'agirait de dettes profession­nelles interdisan­t le recours à cette procédure réservée aux particulie­rs.

L'épouse s'était portée caution de l'emprunt et l'entreprise avait été liquidée l'année suivante. La banque réclamait le remboursem­ent et l'épouse se trouvait dans l'incapacité d'honorer son engagement. Elle ne pouvait pas "faire face à l'ensemble de ses dettes non profession­nelles exigibles et à échoir", selon la définition légale du surendette­ment.

La commission de surendette­ment avait rejeté son dossier en déclarant que la dette à l'origine de cette situation de surendette­ment - le cautionnem­ent de l'entreprise - était une dette "profession­nelle".

Il s'agit d'une erreur, a tranché la Cour de cassation. La loi prévoit désormais expresséme­nt que l'impossibil­ité de faire face à un engagement de cautionnem­ent d'un entreprene­ur ou d'une société "caractéris­e une situation de surendette­ment", y compris pour les dirigeants de l'entreprise. (Cass. Civ 2, 4.6.2020, W 19-13.734).

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