Compatir

Comment aider quelqu’un qui traverse une épreuve difficile ? «Là où je ne connais pas de remède je ne voudrais pas qu’on ait mal» a écrit Olympe de Gouges. Notre amie Mathilde se désole.

Une jeune femme qu’elle estime beaucoup vient de perdre son père. Cet homme était aimé comme en témoignait l’assistance nombreuse et recueillie à ses obsèques. Malade depuis longtemps, on chuchotait dans l'assistance que c’était une délivrance pour lui et pour ses proches. Mais quel que soit l’âge ou l’état de santé, la douleur de la séparation est là. Et le prêche qui parle de la joie - alors que tout le monde pleure - de savoir le disparu dans la lumière à la droite de Dieu l’a toujours révoltée. Quand vous lui demandez si elle croit en Dieu, elle ne vous répond ni «oui» ni «non». Mais «peut-être» ou plutôt «je n’en sais rien». Mathilde n’est pas sûre de croire à la vie dans l’au-delà. Ce dont elle est certaine c’est que ceux qui partent ne meurent pas tant qu’on les aime et qu’on ne les oublie pas. Elle croit aussi que ce que l’on nomme Dieu ne se trouverait pas quelque part dans les nuages, mais plutôt au fond de chacun de nous. Comme un inconscient collectif aussi ancien que l’humanité où se construiraient les notions fondamentales du bien et de l’amour universel dont l’une des conséquences serait que toutes les religions se rejoignent. Et que l’intolérance et le rejet de celui qui est différent seraient attachés à la face sombre de l’homme. Elle a une autre conviction fondée sur l’expérience mais qu’elle ne sait pas expliquer. C’est que nos chers disparus peuvent nous inspirer et nous aider par le biais d’«heureux hasards» ou de «coïncidences bénéfiques». Comme s’ils devenaient ce que la tradition nomme l’ange gardien. Et pour sa jeune amie qui connaît d’autres difficultés elle souhaite que son père l’aide à vaincre les dragons qui lui empoisonnent la vie, maintenant qu’il n’est plus là pour la protéger.