Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
« Nous voulons des coquelicots ! » l’histoire d’une réussite
Quand l’appel des coquelicots a été lancé le 12 septembre 2018, le minuscule groupe national à son origine avait annoncé une campagne de deux années, et nous y voilà. Ce 4 septembre était donc leur dernier rassemblement au plan national.
L’idée de départ des Coquelicots
est née chez Fabrice Nicolino, le reste a suivi, car l’enthousiasme était là. Dès le vendredi 5 octobre 2018, ils étaient des milliers devant les mairies de France. Des centaines de groupes locaux ont rivalisé d’ardeur et d’idées pour faire avancer la belle cause commune. Jusqu’à 800 rassemblements simultanés ont été recensés et les points rouges des rassemblements se sont agglutinés sur la Carte de France transformant des régions entières.
Mais ce n’était encore rien! Ces rassemblements, 400 en moyenne avec 23 rendez-vous mensuels, représentent la bagatelle de 9.200 discussions et partages autour d’un vin chaud ou froid, d’un jus de pommes ou d’un bon gâteau sans pesticides. Ils auront aussi fait émerger des questions tout à fait nouvelles qui serviront à la société dans les mois et années qui viennent.
La grande controverse de Langouët n’aurait jamais pris cette importance sans l’intervention du mouvement des Coquelicots. Il a permis à un dossier très lourd d’apparaître sur la scène publique et il n’en partira plus. Il aura fait émerger des questions nouvelles qui serviront à la société dans un proche avenir proche. Sans lui, les fongicides SDHI (l’acronyme anglais signifie inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) seraient restés inconnus de la population française.
Sur Beaumont de Lomagne, le mouvement des coquelicots était au rendezvous tous les 1er vendredis du mois de 2018 à 2020.
Par tous les temps, à pied, à cheval, en voiture, en char à voile, ils ont parcouru les villes et les villages d’occitanie, les rues piétonnes, les marchés, les fêtes et foires… Et obtenu grâce à cette haute et valeureuse lutte, des centaines de signatures.
Un partenariat avec le cinéma “les nouveaux bleus” de Beaumont de Lomagne a permis la diffusion d’un reportage “Zéro phyto,100% bio”. Ce film a fait sauter des verrous, des collectivités ont franchi le pas et achètent maintenant des produits bio et locaux.
C’est une réussite ! Les coquelicots sont passés en interview sur radio FMR de Toulouse. L’équipe beaumontoise était au milieu de 400 coquelicots venus de toute la France, au rendezvous national de l’association le 15 février 2020 à Paris pour passer avec l’équipe fondatrice dont Fabrice Nicolino une journée d’exception.
Cette équipe a prouvé qu’il était possible de militer pour l’interdiction des pesticides de synthèse en milieu rural. Si les débuts ont été difficiles, l’équipe a pu manifester, partir en quête de signatures et faire parler des coquelicots sans jamais être inquiétée.
Les rassemblements ont toujours été pacifiques et festifs. Ils ont semé des milliers de graines de coquelicots mais aussi d’espoir.
Après tout juste 2 ans et une belle réussite, les coquelicots ne sont pas rangés au grenier. “Nous voulons des coquelicots” devient “Nous voulons des paysans”. Fanny Strumia, des Coquelicots de Beaumont de Lomagne conclue en affirmant : « Nous continuons à défendre notre planète et nos paysans qui, nous l’espérons, seront un jour libérés de ces pesticides qui ruinent leur vie, leur avenir, le nôtre et celui de toutes ces bêtes souvent minuscules à qui nous devons tout ! »