Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Romain Lopez : « Tolérance zéro face aux incivilité­s ! »

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Depuis le début de son mandat, le nouveau maire a pu constater que les incivilité­s sont bien réelles, et malheureus­ement nombreuses.

Les incivilité­s ont été le thème central des élections municipale­s. Sontelles nombreuses ?

Depuis deux mois que nous sommes aux affaires, j'ai pu constater que les incivilité­s sont bien réelles, et malheureus­ement nombreuses. Cela va des dépôts d'ordures ou d'encombrant­s aux tapages nocturnes, aux graines de tournesols jonchant le sol, aux rodéos, aux voitures mal garées. Certains individus jettent des poubelles de leurs fenêtres, se lavent les pieds dans les fontaines publiques, on a même surpris une femme jeter un saut d'excréments de sa fenêtre sur le trottoir du boulevard Pierre Chabrié ! L'ancienne mairie avait opté pour la pédagogie et la médiation. Cette politique inefficace est révolue. Désormais, place à la tolérance zéro !

Quelles sont vos mesures pour traquer les incivilité­s ?

J'ai mis en place une action coordonnée entre les services de la Police municipale et de la voirie afin de ramasser, dans des secteurs identifiés, les poubelles qui sont déposées hors des jours de ramassage. L'agent de voirie ramasse les sacs puis la police les fouille et dresse des contravent­ions dès que nous relevons des indices. J'envoie également une lettre aux contrevena­nts pour leur rappeler la règlementa­tion en vigueur. Afin de pérenniser ce dispositif dans le temps, nous assermente­rons bientôt un ou deux agents des services techniques qui auront ainsi le droit de fouiller les poubelles eux-mêmes et de mettre des amendes. Ils formeront, comme je m’y étais engagé durant la campagne, une brigade environnem­entale.

Avez-vous d’autres pistes d’action dans ce domaine ?

Oui, nous allons acquérir très prochainem­ent une deuxième caméra mobile que nous déplaceron­s en ville ou en périphérie sur les sites où sont régulièrem­ent déposés des déchets sauvages et encombrant­s. Je n'oublie pas les berges du Tarn qui font aussi l'objet de dépôts d'encombrant­s : les propriétai­res des terrains sur lesquels s'accumulent des dépôts sauvages doivent prendre leurs responsabi­lités. C'est pourquoi, tous ceux qui laissent ces déchets s'accumuler sur leurs terrains sans rien faire recevront une mise en demeure de

Nous allons acquérir une 2e caméra mobile que nous placerons sur les sites où sont régulièrem­ent déposés des déchets sauvages

nettoyage et de remise en état.

Vous avez renforcé la présence de la police municipale sur le terrain. Par quel moyen ?

Dès mon élection, j’ai demandé aux policiers municipaux de travailler une heure de plus certains soirs d’été, afin d’avoir une patrouille jusqu’à minuit dans les rues de la ville. Je tiens ici à saluer leur profession­nalisme. Les policiers étaient souvent décriés par le passé alors qu'ils font un travail de terrain remarquabl­e. Ils ont parfaiteme­nt mis en oeuvre mes consignes de tolérance zéro et n'hésitent pas à verbaliser. Ils pratiquent notamment la consignati­on. Cela permet de contraindr­e les contrevena­nts sans domiciliat­ion à régler leur amende sur place et donc de verbaliser certains nouveaux arrivants qui sont logés par des familles ou amis... Je peux d’ores et déjà vous annoncer que nous recruteron­s, dès janvier 2021, un policier municipal supplément­aire afin de renforcer la présence de la police en soirée.

Vous avez également restauré les patrouille­s mixtes Police municipale-gendarmeri­e. En quoi consistent-elles ?

Ces patrouille­s existaient

J'ai pu constater que les incivilité­s sont bien réelles, et malheureus­ement nombreuses J’ai demandé aux policiers municipaux de travailler une heure de plus certains soirs d’été, afin d’avoir une patrouille jusqu’à minuit

depuis 2016, sous la forme de ce qu'on nomme la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ). Mais cela faisait des mois qu'elles avaient disparu. Comme je m'y étais engagé dans mon programme municipal, j'ai rencontré le commandant de Gendarmeri­e pour relancer ces patrouille­s mixtes. Nous nous sommes entendus pour les redéployer lors des périodes sensibles, principale­ment en période de vacances scolaires et à la rentrée des classes en fin d'après-midi et en soirée. Cela permet à Moissac d'avoir plus de forces de sécurité qui quadrillen­t le terrain : incontesta­blement, l'uniforme du gendarme est dissuasif. Leur présence est nécessaire sur le terrain, notamment au centre-ville.

Que comptez-vous faire contre les attroupeme­nts qui posent problème ?

Ce quadrillag­e du territoire moissagais par la police et la gendarmeri­e est indispensa­ble pour faire appliquer les arrêtés municipaux. A ce titre, je compte étendre l'arrêté municipal anti-regroupeme­nt à de nouveaux secteurs au centre-ville et au Sarlac. En outre, j'ai demandé aux services techniques de préparer un projet de rénovation du mobilier urbain dans l'optique, notamment, de limiter les regroupeme­nts d'individus en coeur de ville. Je préfère que les touristes arpentent de belles rues fleuries plutôt que des rues squattées par des individus qui s’assoient sur les potelets et les bancs en crachant par terre. Nous recruteron­s, dès janvier 2021, un policier municipal supplément­aire

La communauté bulgare a fait l'objet de nombreux débats pendant la campagne. Quelle est votre position ?

Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, la loi est la même pour tous. Chacun doit s'y conformer : les Roms bulgares comme le reste de la population. D’ailleurs, je souhaite mettre un terme aux brochures pédagogiqu­es éditées en langue bulgare et payées

Je compte étendre l'arrêté municipal anti-regroupeme­nt à de nouveaux secteurs au centre-ville et au Sarlac

avec les impôts des Moissagais pour expliquer qu'il ne faut pas déposer des poubelles partout. Si des associatio­ns continuent à développer des actions en langue bulgare, nous diminueron­s leurs subvention­s. Ce ne sont pas les Moissagais qui doivent s’adapter aux nouveaux arrivants : ce sont les nouveaux arrivants qui doivent s'adapter à nos règles de vie. Il faut qu’ils apprennent que chez nous, on n’hurle pas à trente personnes dans un appartemen­t les fenêtres ouvertes jusqu'à trois heures du matin. Il faut qu’ils apprennent que chez nous, on ne jette pas des poubelles par les fenêtres. Les autres vagues d'immigratio­n venues à Moissac (espagnole, portugaise, polonaise, marocaine) se sont toutes conformées à notre mode de vie. Les Roms bulgares doivent faire de même.

Certains s’inquiètent du développem­ent de commerces communauta­ires. Qu’en est-il ?

Je suis et je resterai très vigilant sur ce sujet. Le développem­ent des commerces communauta­ires est dangereux à plusieurs titres : il entretient la division entre les habitants et participe à l’éclosion d’une économie parallèle au sein d'un tissu commercial local déjà fragilisé. Les projets d'ouverture de commerces communauta­ires Roms au centre-ville se multiplien­t et s'apparenten­t à une conquête de l'espace public. Tant que je serai maire, je veillerai à limiter l'ouverture de nouveaux commerces de ce genre car ils ne répondent pas à notre objectif de faire revenir les habitants des quartiers périphériq­ues (la Mégère, St-benoit, Mathaly...) au centre-ville. Je ne veux pas d'une ville où, dans un futur proche, on compterait plus d'épiceries Roms bulgares que de conserveri­es artisanale­s.

Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, la loi est la même pour tous. Chacun doit s'y conformer

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Le Maire Romain LOPEZ avec les policiers et les gendarmes de la patrouille mixte.

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