Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Hommage. Juliette Gréco, ses rencontres avec la cité d’ingres

- PR

Tout le monde est unanime. « C’est une très grande dame de la chanson française qui s’en va». Juliette Gréco, née le 7 février 1927 à Montpellie­r, nous a quitté, jeudi à l’âge de 93 ans.

Les artistes lui rendent hommage. “Saintgerma­in a perdu sa muse. Saint-germain a existé par Juliette. Saintgerma­in est en deuil et la pleure… ». Une icône absolue dans la mémoire de toutes les génération­s. On se souvient forcément de son répertoire ; Prévert, Desnos, Vian, Cosma, Charles Aznavour qui signait “Je hais les dimanche”, Léo Ferré sa “Jolie môme”, Serge Gainsbourg et “La Javanaise”. Plus récemment Olivia Ruiz, Benjamin Biolay, Miossec avant d’effectuer sa tournée d’adieu «Merci » en 2015.

LE STANDARD TRANSGRESS­IF ET SON PLUS GRAND SUCCÈS

Il s’agit de “Déshabille­zmoi” qu’elle chantait encore sur scène à l’âge de 89 ans. “Cela me manque terribleme­nt. Ma raison de vivre, c’est chanter ! Chanter, c’est la totale, il y a le corps, l’instinct, la tête”, déclarait celle qui avait triomphé sur le petit écran avec le feuilleton “Belphégor” et qui victime d’un AVC avait dû interrompr­e son tour de chant. Soixante d’années d’une carrière que l’on connait bien, mais peutêtre un peu moins concernant ses attaches avec Montauban et notre région. Une enfance mélancoliq­ue accompagné­e de sa soeur Charlotte. Elle grandit près de Bordeaux chez ses grands-parents. Une période de sa vie qu’elle racontera dans une autobiogra­phie parue en 1983, “Jujube”. La guerre ayant éclaté, la famille retourne en Dordogne.

LES FILLES SONT SCOLARISÉE­S À MONTAUBAN…

chez les « Dames noires », l’institut Royal d’éducation Sainte Jeanne d’arc. Gréco se fera renvoyée du pensionnat religieux, après quelques mois de présence. C’est là que leur mère participe à une filière d’évasion vers l’espagne et Gibraltar via Bordeaux. Elle est arrêtée en 1943. Les deux soeurs s’enfuient par le premier train pour Paris mais sont suivies par un des agents de la Gestapo de Périgueux. Elles sont brutalemen­t capturées cinq jours plus tard devant le café Pampam, place de la Madeleine. Puis emmenées au siège de la Gestapo, 80 avenue Foch, où Charlotte est torturée, Juliette violemment battue. Auparavant elle avait réussi, en se rendant aux toilettes, à jeter les documents compromett­ants que sa soeur, agent de liaison, transporta­it pour la Résistance.

LE FESTIVAL « ALORS… CHANTE ! » DANS LA CITÉ D’INGRES

Organisé par l’associatio­n “Chants Libres” et se déroulant au mois de mai : Juliette Gréco fut la première en 1986 à donner le coup d’envoi. L’artiste reviendra chanter en 1999 pour la quatorzièm­e édition. Elle sera accompagné­e de son mari et du parolier Etienne Rodagill avec une réception en mairie. Elle louait les qualités de ce festival et se disait heureuse de pouvoir chanter devant le public montalbana­is. A l’époque son récital s’intitulait « Chacun sa Marseillai­se ! »

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(Illustrati­on). Organisé par l’associatio­n “Chants Libres” et se déroulant au mois de mai : Juliette Gréco fut la première en 1986 à donner le coup d’envoi du festival.

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