Elle détourne 22 000 €/mois pendant 3 ans

Ghislaine a été prise la main dans le pot de miel après 15 ans au sein d’une SCM dentaires regroupant une dizaine de dentistes. Assistante dentaire qualifiée, elle bénéficiait de toute la confiance de ses employeurs jusqu’à un jour de mai 2019 où, préoccupaient par une augmentation suspecte des charges, ils se rendent compte du pot aux roses.

Par une combine bien huilée, elle mentionnait des dépenses fictives au profit de fournisseurs existants pour alimenter son propre compte. Cela a commencé petitement en 2017 avec 11 550 € détournés puis 31 000 € en 2018, jusqu’à exploser en 2019 avec 26 000 € de dépenses fictives en seulement 5 mois.

Au final un chiffre de 70 000 € qui a surpris Ghislaine alors qu’elle l’évaluait à seulement 30 000 €. C’est une personne très amoindrie qui comparaissait à la barre du tribunal: « Je me suis retrouvée seule, je regrette « dites-leur que je regrette » » dit-elle en se tournant vers l’avocate de la partie civile. Elle avait bien la volonté de rembourser, mais, à 55 ans, elle peine à trouver un emploi et doit se satisfaire de son chômage de 1100 €/mois.

Rien à voir avec le train de vie qu’elle a pu avoir auparavant : « 95 chèques et 70 000 € détournés sur 36 mois cela fait 22 000 €/mois » constate l’avocate de la partie civile qui demandera à être remboursée de la totalité du préjudice.

Mais aujourd’hui il n’y a plus rien, l’argent a principalement servi à aider sa fille à monter un centre équestre avec l’achat de chevaux et du matériel : « je ne me suis pas enrichie ».

Son avocat poursuite : « Un mariage difficile, une femme battue pendant plusieurs années et est arrivée la dépression. C’est par le concours des chevaux qu’elle est arrivée à s’en sortir, cela devient une drogue. Mais c’est cher ! Comment payer ? On essaye, ça passe. On continue, ça passe. Et puis arrive la boule de neige ! »

La logique comptable est implacable, elle ne nie pas les faits, s’ensuit une tentative de suicide avec des difficultés psychologiques assez graves avec un psychologue: « Elle se considère comme celle qui est un escroc. Elle veut tourner la page et vient ici pour prendre condamnation et tourner la page. »

Elle sera déclarée coupable par le tribunal qui la condamnera à 4 mois de prison avec sursis et devra indemniser les Parties civiles à hauteur de 71 000 € pour le préjudice matériel et 600 € au titre de l’article 475.1 (frais d’avocat).