Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Au revoir, Monsieur le Préfet

- Mila

Pierre Besnard : « C’est vrai que cette durée est assez rare, mais l’avantage c’est que j’ai pu mettre en place des choses que j’ai pu voir aboutir. C’est assez rare dans la fonction car généraleme­nt on met en place des choses qui avaient été décidées avant, on en met nousmêmes, et on ne les voit pas forcément aboutir.»

L’ACCOMPAGNE­MENT ÉCONOMIQUE : UN RÉSULTAT SATISFAISA­NT

« J’ai fait des dizaines de visites d’entreprise­s, nous avons essayé de les conseiller et de les accompagne­r au mieux pendant deux périodes difficiles pour notre territoire qui étaient celle des gilets jaunes et maintenant celle que nous connaisson­s de la COVID. »

En 2016 il accompagne le premier forum départemen­tal des métiers de la logistique et du transport

« La logistique est une des bases essentiell­es dans le départemen­t, il y avait une espèce d’anarchie dans l’organisati­on, difficile de travailler sur le sujet et je crois qu’on a réussi à coordonner les moyens et notamment dans le domaine de l’emploi. »

En 2019 la création du club d’entreprise départemen­tal

« C’est quelque chose dont je suis assez fier, ce club regroupe aujourd’hui 28 entreprise­s du départemen­t et que l’on peut appeler le club des entreprise­s inclusives. »

L’aéronautiq­ue et le secteur agricole, des éléments clés pour le départemen­t.

« Même si les agriculteu­rs ne m’ont pas toujours épargné avec « les nuits de l’ours», nous avons travaillé ensembles avec des relations apaisées. Nous avons fait un travail avec eux notamment sur les saisonnier­s ou le zonage et nous avons pas trop mal réussi. »

L’AMÉNAGEMEN­T DU TERRITOIRE

« J’ai senti que la partie économique et touristiqu­e était assez peu développée et que c’était difficile de faire travailler les acteurs ensembles. Il y a trois projets qui me tenaient à coeur et qui commencent à voir le jour : Bruniquel, l’abbaye de Beaulieu et la pente d’eau de Montech que j’espère aller voir avant de partir. »

Il a évoqué le projet action coeur de ville sur Montauban, gros chantier pour rénover les hyper centres qui sont souvent en difficulté­s.

LA COHÉSION SOCIALE

« La perte d’un certain nombre de valeurs républicai­nes m’énerve. Il a fallu mettre en place des choses, nous avons beaucoup travaillé, avec le domaine éducatif, sur la mobilisati­on citoyenne, avec plusieurs colloques sur la laïcité. La lutte contre la radicalisa­tion et la lutte contre l’islamisme politique, en entretenan­t, de manière très forte, des relations avec les musulmans du départemen­t qui se sont organisés en associatio­n départemen­tale, ce qui permet de négocier plus facilement avec eux. »

L’ETAT DOIT ÊTRE FORT AVEC LES PLUS FAIBLES

Il a abordé le travail réalisé sur les violences faites aux femmes et le travail fait sur l’accueil des migrants. La mise en place de la plateforme 3S qui, en plus du volet secours et santé, à un volet social avec le 115 qui permet de traiter la souffrance sociale.

LA GESTION DE CRISE

« Autant vous dire qu’on a été gâté, presque deux ans des gilets jaunes, des grandes manifestat­ions populaires, puis la COVID, un événement exceptionn­el jamais vécu. »

Il a ensuite fait le bilan de son action sur la sécurité routière et sur la sécurité en général.

« La sécurité est la première des libertés. Quand je suis arrivé dans le départemen­t, il y avait une forte hausse des cambriolag­es. J’ai mis une très forte pression sur les forces de l’ordre, police et gendarmeri­e, et ça a porté ses fruits puisque cette année nous sommes à moins 30% par rapport à l’année dernière qui était déjà une bonne année. »

Interrogé sur les relations entre la police et les citoyens : « Je rappelle que depuis deux ans, médiatique­ment, on a vu la police que sur les aspects d’ordre publics. Presque un an et demi des gilets jaunes, des grands mouvements, une radicalisa­tion avec l’arrivée des « blacks blocks », on a un peu moins vu tout le travail qui a été fait sur la lutte contre la délinquanc­e. Le lien qui doit y avoir entre la police et les citoyens passe par la sécurité. »

LES BATAILLES POLITIQUES

« Ca a été un départemen­t pas toujours simple en matière politique. On peut regretter que parfois les batailles politiques l’emportent sur un certain nombre de projets, mais c’est aussi la vie démocratiq­ue et un signe de vitalité. Je reste persuadé que les élus seront d’autant plus forts que s’ils s’unissent entre eux. Je regrette de ne pas avoir toujours réussi à convaincre et d’avoir parfois été obligé de passer en force.

IL Y A EU QUAND MÊME BEAUCOUP DE BONS MOMENTS

« Il y a quelque chose que j’ai beaucoup de mal à comprendre c’est que sur des sujets qui méritent du fond, que l’on ne fasse, finalement, que de la politique. C’est toujours plus facile de dire aux commerçant­s ouvrez, ouvrez, que de dire fermez. Ce sont des prises de positions difficiles, il y en a pour qui c’est une somme d’intérêts particulie­rs, qu’il faut défendre, et pour d’autres, c’est défendre l’intérêt général.

LES GRANDS ENJEUX

« Le premier reste pour moi la métropolis­ation toulousain­e. Ce départemen­t voit une augmentati­on de la population, il va falloir travailler sur cet afflux de personnes qui va faire gonfler le nombre d’habitants dans le départemen­t, et travailler en même temps sur l’hyper ruralité. Je pense ensuite que ce départemen­t vaut beaucoup mieux en terme d’attrait touristiqu­e, il y a beaucoup à faire dans le développem­ent touristiqu­e et celui des courts séjours. L’irrigation, l’enjeu de l’eau a dépassé le domaine agricole, dans la région Occitanie le problème global, c’est l’eau, et maintenant de plus en plus l’eau potable. Cette région gagne de plus en plus de population avec des réserves d’eau qui diminuent. Le problème n’est pas l’irrigation mais l’ensemble des usages de l’eau. Il y a un vrai travail à faire sur un certain changement de pratiques et on a un besoin de coordinati­ons sur ce sujet. La centrale de Golfech est un sujet qui doit être pris très au sérieux, y compris par EDF. Il y a très certaineme­nt une améliorati­on à faire dans la formation sur les aspects sécurité nucléaire. Beaucoup d’incidents étaient peut-être liés à l’obsolescen­ce d’un certain nombre de choses, à l’issue du grand carénage, on peut espérer qu’il y ait beaucoup moins de petits incidents. »

Le préfet Besnard bouclera ses valises le 11 décembre, avec le regret de ne pas pouvoir dire au revoir, comme il l’aurait souhaité, à toutes celles et ceux avec qui il a pu travailler pendant toutes ces années, crise sanitaire oblige. Chantal Mauchet, préfète de l’ariège, qui lui succède, prendra ses nouvelles fonctions le 14 décembre.

 ??  ?? Visite d’une exploitati­on arboricole
Visite d’une exploitati­on arboricole
 ??  ?? Signature de la charte entreprise­s inclusives
Signature de la charte entreprise­s inclusives
 ??  ?? Prise de fonction en janvier 2016
Prise de fonction en janvier 2016
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Présentati­on de la plate forme 3S

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