Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Les infirmières scolaires sont en danger
Lycée Bourdelle.
Après une première alerte en 2017, l’un des 2 postes ayant été supprimé, puis «neutralisé », la suppression du deuxième poste d’infirmier est annoncée.
Dans chaque établissement du second degré, la règle prévoit le positionnement d’une infirmière, et le lycée Bourdelle de Montauban n’échappe pas à cette règle, puisqu’il dispose de deux infirmières, mais se décompose en deux établissements : un lycée général et technologique et un lycée professionnel, l’ensemble regroupant 3 000 élèves.
Après une première alerte en 2017, l’un des 2 postes ayant été supprimé, puis «neutralisé » (pour être maintenu sous forme de contrat) suite aux multiples interventions des proviseurs, des professeurs, des élèves, des parents d’élèves, des vies scolaires, des syndicats qui se sont émus de cette situation au regard des rapports d’activités faisant état de chiffres importants en terme de passages et de prises en charges lourdes.
SUPPRESSION DU 2° POSTE
Le 23 novembre, soit 3 mois après la rentrée scolaire, un courrier du rectorat de l’académie de Toulouse, annonçait la suppression du deuxième poste d’infirmier, tout en le maintenant provisoirement pour l’année 2020/2021, mais précisant que cette compensation n’avait pas vocation à être reconduite.
UN PROJET DE LOI SANS CONCERTATION
Pour couronner le tout, le projet de loi 4D, le 17 décembre 2020, porté par Jacqueline Gourault, ministre des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, prévoit le transfert des médecins et infirmiers vers les collectivités territoriales. Le projet reste flou, notamment concernant les futures missions, et, à ce jour, les organisations syndicales et les principaux intéressés n’auraient pas, selon nos informations, été consultés.
Pour Laurence Pagès, infirmière au lycée Bourdelle: « Ce projet risque d’entraîner une inégalité de territoire de l’offre de santé, ainsi qu’un désengagement de l’état sur le plan de la lutte contre le décrochage scolaire, le harcèlement scolaire, les conduites addictives, le mal être des adolescents et l’exclusion sociale. »
Cette période de COVID et de post COVID, a fait émerger des situations difficiles, cette décision ne tient pas compte d’une santé mentale qui se dégrade de plus en plus chez les jeunes… et leurs parents.
UN PERSONNEL MIS À RUDE ÉPREUVE
De plus, ce projet de loi fragilise un personnel déjà mis à rude épreuve et en tout état de cause, ce n’est peut-être pas le moment de faire désespérer les élèves, les professeurs, les chefs d’établissements et les parents d’élèves.
Béatriz Malleville, Présidente de la FCPE82 : « Le personnel de santé est indispensable dans cette période. La présence des Infirmières Scolaires dans les établissements est précieuse pour détecter les suspicions de Covid-19.
Le plus grand établissement scolaire de l’académie, soit au total 3000 élèves, est mis en difficulté par le rectorat qui supprimera le deuxième poste d’infirmière Scolaire dans l’établissement.
Cette mesure est inexplicable pour la FCPE car le lycée Bourdelle a 2 entités d’établissements bien distinctes : un lycée Général et Technologique et un lycée Professionnel et devrait bénéficier de deux postes D’IS. De plus l’établissement possède un internat d’excellence et nous considérons qu’un poste D’IS d’internat est nécessaire pour faire face aux besoins des jeunes en souffrance.
La FCPE dénonce un recul de l’ambition du service public d’éducation pour la santé scolaire et donc, pour les élèves, notamment ceux qui sont le plus en difficulté. »