Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

«L’engagement politique est une affaire de courage»

Entretien avec Aurélien PRADIÉ, candidat LR aux élections Régionales

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- Aurélien Pradié, vous serez le chef de file « Les Républicai­ns » aux élections régionales de juin prochain. Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?

Le courage. J’ai toujours considéré que l’engagement politique était d’abord une affaire de courage. Il est respectabl­e de défendre ses valeurs et ses conviction­s même lorsque le défi s’annonce difficile. Cette campagne pour les régionales sera pour moi une façon de porter nos idées, la nouvelle génération que j’incarne, et de m’adresser à tous les habitants de notre belle région. Je suis un enfant du Lot, de Causse et de cette Occitanie.

Ceux qui me connaissen­t savent que je place toute mon énergie dans les engagement­s que je prends. Je veux dire aux habitants de chaque départemen­t de notre Région que je porterai leur voix au niveau régional. C’est une mission tout à fait complément­aire de mon mandat de député de notre Pays.

Depuis trois ans que je suis député, j’ai pu porter au niveau national la voix de nos territoire­s ruraux. Mes combats nationaux pour le handicap, pour la protection des femmes et des enfants victimes de violence, de lutte contre la pauvreté ont été importants. J’agirai avec la même volonté au service de l’occitanie.

- Lors des deux dernières élections régionales, la Droite a fauté par manque de cohésion. Comment éviter cela ?

Je suis un candidat pour rassembler. Rassembler la droite et le centre mais aussi au-delà. Nous devons incarner des conviction­s de courage, populaires et dynamiques. J’ai été poussé dans cette candidatur­e de capitaine par de très nombreux maires ruraux et des élus de toute la Région. Les équipes que je constituer­ai dans chaque départemen­t refléteron­t l’identité de nos territoire­s. Je suis un travailleu­r qui sait rassembler.

N’oubliez pas que j’ai été élu député du Lot, alors que c’est une terre de gauche! C’est la preuve de mon esprit rassembleu­r.

- Êtes-vous prêt à nouer des alliances ?

Je ne suis pas un caméléon ou une girouette.

Lorsqu’on respecte les électeurs, on ne les trompe pas. Et moi, je ne les tromperai pas. Chacun connaît mes valeurs politiques. Ma liste sera la même entre le 1er et le 2e tour. Je ne tripatouil­lerai pas comme la gauche a l’habitude de le faire entre deux tours. Il faut respecter les électeurs !

Lorsqu’on respecte les électeurs, on ne les trompe pas

- Traditionn­ellement, le chef de file se présente à Toulouse. Ce sera votre cas ?

C’est sur la Haute-garonne que sont candidats tous les chefs de file régionaux. Je me dois d’être face à ma concurrent­e Carole Delga, au coeur de la bataille. Évidemment, je reste député du Lot et je serai demain élu d’occitanie, représenta­nt tous les habitants de la Région du Lot et d’ailleurs. Je tiens à ma racine plus que tout.

- Quand auront lieu les investitur­es ?

J’ai été investi à l’unanimité par la Commission Nationale d’investitur­e le 10 mars. Pour les Républicai­ns, la droite et le centre. C’est une véritable confiance. Les têtes de liste départemen­tales seront désignées dans 15 jours*. Nous sommes au travail !

Les têtes de liste départemen­tales seront désignées dans 15 jours

- Quelles seront vos priorités pour la Région ?

J’ai l’ambition de faire de l’occitanie la première région innovante de France. Nous allons travailler sur des outils d’accélérati­on en matière économique, notamment dans les secteurs de l’aéronautiq­ue et de l’agroalimen­taire. L’alimentati­on sera d’ailleurs l’une de mes priorités, Non seulement parce que nos agriculteu­rs doivent être soutenus mais aussi parce que j’y vois une question de dignité. En matière de santé pour tous et de sécurité partout dans la Région, nous porterons des

Depuis trois ans que je suis député, j’ai pu porter au niveau national la voix de nos territoire­s ruraux L’ambition de faire de l’occitanie la première région innovante de France

mesures courageuse­s.

Je veux que notre région protège davantage les plus fragiles : ceux qui ont basculé dans la pauvreté, ceux qui vivent le handicap ou encore les femmes et les enfants vulnérable­s. J’ai mené ces combats à l’assemblée nationale, je veux désormais les porter au service des habitants de notre Région. La culture fera aussi partie de mes priorités. Et je n’oublie pas les jeunes pour lesquels nous aurons des propositio­ns fortes.

- Comment jugez-vous le bilan de l’actuelle présidente ?

C’est ma concurrent­e. Je la respecte comme je crois qu’elle me respecte. Mais nous sommes différents.

Carole Delga représente un quart de siècle de gestion socialiste qui n’a jamais laissé de place à d’autres que ceux qui font partie de son « clan politique ». Je ne fonctionne pas comme ça. Pour ma part, je veux rassembler toutes les énergies qui peuvent faire avancer la Région. Son potentiel est sous-exploité. L’occitanie devrait pouvoir attirer plus d’habitants, être plus innovante. Nous devons dégager des moyens, pour la sécurité, la santé, l’emploi. Autant de sujets sur lesquelles la Région est aujourd’hui faible. Il sera urgent de mettre de l’ordre dans les frais de gestion de la Région. Un exemple : chaque réunion des élus du Conseil régional coûte 100 000 euros aux contribuab­les : c’est une folie! L’endettemen­t de la Région a augmenté de 48 % depuis le début du Mandat.

- Le centre-droit dirige la grande région Île-defrance et sa présidente, Valérie Pécresse, est largement en tête dans les sondages. Cela peut-être un modèle pour vous ?

Après un mandat socialiste calamiteux, Valérie Pécresse a su fédérer les forces de droite et du centre autour d’une ambition commune, dont les résultats sont indéniable­s et qui justifient qu’elle soit favorite. C’est la preuve que lorsque la droite est rassemblée, elle est capable d’une politique efficace. La Présidente de Région qu’elle est montre ce qu’il est possible de faire au service de tous.

- Une fois de plus le RN pourrait jouer le rôle d’arbitre. Il talonne même l’actuelle présidente dans les sondages. Comment analyse-vous cela ?

Ces sondages me laissent perplexe. J’ai peine à croire que les Occitans aient envie de voter pour quelqu’un qui vient d’une autre région et a été élu loin d’ici. J’ai confiance dans leur bon sens. Ils préféreron­t une équipe de droite, claire et rassembleu­se, républicai­ne, forte et populaire. C’est d’ailleurs mon état d’esprit : apporter des solutions sérieuses et fortes aux habitants. Le Parti de Le Pen n’apporte pas de solutions, seulement de l’agitation.

Ces sondages me laissent perplexe

- À 35 ans vous serez probableme­nt le plus jeune des candidats. N’avez-vous pas peur qu’un manque de notoriété vous soit préjudicia­ble ?

Je suis élu dans le Lot depuis 2008 où l’on me connaît bien. Par ailleurs, depuis mon élection à l’assemblée nationale, j’ai mené un certain nombre de combats qui ont montré ma pugnacité: l’inclusion des enfants et adolescent­s en situation de handicap au sein de l’école publique ou la lutte contre violences au sein de la famille, notamment. Plus récemment j’ai fait des propositio­ns autour de la pauvreté qui frappe hélas bien trop de Français et pourrait en toucher

Chaque réunion des élus coute 100 000 euros aux contribuab­les. L’endettemen­t de la Région a augmenté de 48% depuis le début du Mandat.

d’autres dans ce contexte de crise. La notoriété est importante, l’efficacité l’est plus encore. La campagne me permettra de montrer aux Occitans que j’ai leur tempéramen­t : combatif, cogneur s’il le faut, libre de mes mots. J’irai à leur rencontre en sillonnant la Région. J’en ai l’envie et l’énergie. Nous apprendron­s à nous connaître.

- Quel est votre sentiment sur la gestion de la crise sanitaire en France ?

J’ai bien conscience que nous traversons une période sans précédent, avec son lot d’incertitud­es, mais comme beaucoup de Français, j’éprouve un sentiment de grande confusion face à la politique du Gouverneme­nt, qui, d’ordre en contrordre, n’a cessé de tâtonner depuis un an. Sur les masques, les tests, notre pays a géré la crise lamentable­ment. Et cela continue avec la campagne de vaccinatio­n. Autant d’amateurism­e, et de mensonges a de quoi nous inquiéter. Les privatisat­ions permanente­s de liberté auront des conséquenc­es lourdes et graves pour l’avenir.

- Dans ces conditions, comment va se dérouler la campagne ?

Je vais débuter un véritable tour d’occitanie. J’irai dans tous les départemen­ts rencontrer élus, associatio­ns, entreprise­s, habitants. Je m’adresserai à chacun. Toute l’équipe qui m’entoure s’engagera.

Le défi est de taille. Mais je suis prêt.

* Entretien réalisé mercredi 10 mars

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«J’irai dans tous les départemen­ts rencontrer élus, associatio­ns, entreprise­s, habitants.»

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