Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le tribunal retransmet une scène de vol : « C’est vous en jaune ? »
L’affaire de la sacoche fait débat
Une affaire de sacoche qui va tenir l’audience en haleine. Le jour du vol de cette dernière, la vidéosurveillance enregistrait les deux accusés dans le café. Mais un problème technique ralentit le visionnage sur les écrans du tribunal. A 16 heures 26 et 57 secondes, on aperçoit les protagonistes en haut de l’écran sur le lieu du délit. « Vous êtes bien en jaune ? », demande le président.
«A », 35 ans, qui est actuellement incarcéré à Beausoleil répond tout de go : «C’est pas moi ». Des clients diront au responsable de l’établissement, « les avoir vu » lui dérober la fameuse sacoche contenant 90 euros en espèces. La victime ex- pliquera aux enquêteurs qu’on les aperçoit sur la vidéo. On peut avoir l’impression que « D », présent à la barre, donne quelque chose au premier ce 4 juillet dernier : « Moi, je regardais mon téléphone et j’ai rien fait passer », en rajoutant : « On nous a peut-être accusés parce qu’on est connu».
« JE ME SUIS RANGÉ DEPUIS DEUX ANS »
« Il était avec vous ce jourlà ? », reprend le magistrat : « Peut-être ». « D », la trentaine, compte 26 mentions au casier : « Maintenant, je me suis rangé depuis deux ans ». La partie civile : « Ce sont les clients qui ont vu que les individus avaient dérobé la sacoche… Ce sont des habitués… Les prévenus plaident aujourd’hui la relaxe… ». La procureure : « Suffisamment d’éléments pour rentrer en voie de condamnation… Il récupère un objet et le cache sous son teeshirt… ».
« CE N’EST PAS 90, MAIS 900 EUROS ? »
La défense de « D » met en avant des impressions et incertitudes : « J’ai envie de dire : cela ne suffit pas. Cette somme dont on n’a pas de preuves… Nous n’avons aucune parole objective dans ce dossier. Vous ne pourrez que relaxer monsieur ». Même appréciation concernant l’avocate de « A » : « Je plaide la relaxe sans aucune surprise… Un dossier surréaliste. On nous dit : ce n’est pas 90, mais 900 euros?... Un vol imaginaire et une escroquerie à l’assurance ?... Vous n’avez aucun élément dans ce dossier contre celui-ci. Est-ce qu’il y a eu un vol ce jour-là ? Je n’en sais rien… ». Le tribunal a tranché, les deux prévenus écopent de 6 mois ferme. Pour la partie civile, renvoi au 27 mai.