Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Une manifestat­ion contre l’intolérabl­e à Septfonds

- MC88

Il y avait beaucoup de monde ce samedi au camp de Judes de Septfonds, et malgré la gravité de la double cause du rassemblem­ent, l’ambiance était festive. Il y avait aussi beaucoup d’humanité dans cette assemblée de près de 400 personnes réunies pour se dresser contre l’intolérabl­e : l’élévage de porc agroindust­riel concentrat­ionnaire installé sur le lieu même du camp de Judes : un camp de concentrat­ion construit à la hâte en 1939 pour enfermer près de 16.000 républicai­ns réfugiés de la guerre d’espagne, puis des familles juives à partir de 1942 avant leur déportatio­n vers Auschwitz ! Les enfants des migrants espagnols représenté­s par l’associatio­n CIIMER de Bordeaux, MER 82 et son président, Joseph Gonzalez Ocaña, demandent que cesse cette activité indigne sur un lieu de mémoire et de souffrance. Des messages de soutien arrivent de toute part de ceux qui n’ont pu être présents à cause de la crise sanitaire et sont transmis à l’assemblée lors d’un discours très touchant clôturé par des hymnes espagnols.

Une offense à la mémoire, une atteinte à l’environnem­ent, de la maltraitan­ce animale et des risques pour la santé, voilà quatre raisons de s’indigner contre cette porcherie industriel­le. Plusieurs génération­s et différente­s associatio­ns étaient réunies pour une longue marche partie du Camp de Judes de Lalande jusqu’à la place de la Mairie de Septfonds. Une marche rythmée par une fanfare entrainant­e, pleine de vie, des discours sur le devoir de mémoire et par les chants des résistants espagnols. Émouvant !

UNE MARCHE POUR UNE DOUBLE CAUSE

Le collectif de sauvegarde de COSALDE (Collectif de Sauvegarde de Lavaurette, du Daudou et de leur Environnem­ent) et son président

Bruno Bonnefoi informent sur la réalité de cet élevage : « Mutilés pour ne pas s’entretuer, quand ils n’auront pas été réformés, les 6.500 cochons qui sortiront annuelleme­nt de l’exploitati­on pour l’abattoir auront vécu 180 jours sur des cailleboti­s en béton, disposant de 1,1 m2 par tête. Ils auront probableme­nt été nourris au fourrage local arrosé de glyphosate, et de tourteaux de ce soja transgéniq­ue importé du Brésil ou d’argentine qui dévore la forêt amazonienn­e. Chaque année, l’épandage de 6.400 m3 de lisier, bourré d’antibiotiq­ues, fera exploser la teneur en nitrates du Daudou et de l’aveyron. »

Un septfontoi­s présent sur l’événement s’exprime : « On n’en veut pas de cette porcherie, on ne peut répandre des tonnes de lisier, polluer les nappes phréatique­s et bafouer la mémoire impunément ! Un élevage toxique et une mémoire polluée, stop, ça suffit ! « et un paysan local explique : « Il faut aider les petits agriculteu­rs locaux et les inciter à s’installer pour lutter contre l’industrial­isation de l’agricultur­e prédatrice de terres et d’aides publiques. «

Souffrance animale et désastre écologique : chaque jour des tonnes de lisier polluent cours d’eau et nappes phréatique­s aux nitrates et aux antibiotiq­ues, l’air se charge d’ammoniaque … Chacun appréciera ce désastre pour les valeurs locales agricoles, écologique­s, de qualité de vie, de santé, et mémorielle­s directemen­t impactées par cette activité. Deux procédures judiciaire­s sont en cours actuelleme­nt : l’une pour demander le respect de la mémoire du camp et l’autre pour dénoncer les nuisances environnem­entales. À suivre !

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Une longue procession contre une activité indigne sur un lieu de mémoire et de souffrance doublé d’une atteinte à l’environnem­ent
 ??  ?? Un discours émouvant de Joseph Gonzalez Ocaña à la mémoire des espagnols enfermés au Camp de Judes de Septfonds
Un discours émouvant de Joseph Gonzalez Ocaña à la mémoire des espagnols enfermés au Camp de Judes de Septfonds
 ??  ?? le départ de la marche contre l’intolérabl­e depuis le mémorial du Camp de Judes jusqu’au centre village de Septfonds
le départ de la marche contre l’intolérabl­e depuis le mémorial du Camp de Judes jusqu’au centre village de Septfonds
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À l’arrivée à Septfonds, un collectif d’artistes s’insurge pour défendre les animaux, la nature, les droits de l’homme, un moment fort rythmé par les cuivres et les percussion­s

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