Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées

Drame familial à Bagnères de Bigorre

Grandes Affaires criminelle­s par Maître J F. Fourcade

- AMM

R-C’est vrai. Depuis l’âge de 14 ou 15 ans, mon fils Jean-Marie s’adonnait à la boisson et il rentrait souvent à la maison en état d’ivresse. Une fois, il y a environ quinze ans, à propos de remontranc­es que lui adressait son père, il l’a saisi à la gorge et sans l’interventi­on du sieur Rebielle, il lui aurait fait un mauvais parti. Un soir, quelques temps après cette scène, il rencontra dans les escaliers son père qui rentrait ; il le jeta par terre et, à coups de talons, lui écrasa la figure. Les traces de ces coups se voyaient encore un mois après. Très autoritair­e, ayant reçu une instructio­n que son père n’avait pas, il prétendait être le maître à la maison et voulait commander. Je n’hésite pas à déclarer qu’il fut un mauvais fils!

-Quelle a été sa conduite à l’égard de son enfant ?

-Indifféren­ce. Il ne s’en est jamais occupé. Ferdinand Lafaille fut sevré à l’âge de sept mois. Sa mère étant morte quelques temps après, c’est toujours mon mari et moi qui en avons pris soin. Lorsque le moment fut venu de l’envoyer à l’école, bien des fois je lui dis : « Jean-Marie, l’enfant aurait besoin de ceci ou de cela ! » La réponse était invariable­ment toujours la même : « Faites ce que vous voudrez, je ne veux rien savoir ! » Je sais bien qu’il a dit qu’il s’en était désintéres­sé parce que nous le gâtions trop. Il ne s’est jamais montré brutal à son égard. Les discussion­s qui éclataient fréquemmen­t entre eux avaient pour cause des questions d’intérêt.

-Pouvez-vous me fournir quelques renseignem­ents à ce sujet et faire ressortir si possible les torts de l’un et de l’autre ?

-Mon petit-fils Ferdinand a gaspillé en peu de temps l’argent d’un commerce de boulangeri­e, c’est vrai mais il a été plus malheureux que coupable. Ce n’est pas son père d’ailleurs qui lui avait donné pour l’entreprend­re, la somme nécessaire. Elle lui fut avancée par un avoué. Elle s’élevait à 1500 fr, garantie par une hypothèque. Mon fils JeanMarie a surtout été irrité contre lui à cause des clauses du testament de mon mari qui lui laissait ainsi qu’à moi les immeubles de la rue des Vergers et qui, à ma mort, devaient revenir à Ferdinand. Plusieurs fois, il a essayé de me faire tester en faveur de la plus jeune de ses filles issues de son deuxième mariage.

(suite prochain n°.)

 ??  ?? Vue du lieu du crime
Vue du lieu du crime

Newspapers in French

Newspapers from France