Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
Solitudes
Un jour ou l’autre il nous est arrivé de nous sentir seul, notamment à la suite d’un «accident de la vie». Décès d’un proche, séparation, maladie, perte d’emploi... Il y a ceux qui, objectivement, sont isolés, sans famille, sans relations. Mais la solitude peut aussi concerner des personnes très entourées, victimes d’un mal-être qu’ils ne s’expliquent pas toujours. Et contre lequel les proches ne sont pas forcément les mieux placés pour aider. Avec majoritairement les plus fragiles, jeunes et âgés, elle concerne tous les âges, tous les milieux. On a recensé six millions de Français souffrant de solitude. Ce qui signifie qu’il y en a en fait bien davantage. Plus d’un tiers des personnes interrogées à l’occasion d’un sondage récent déclarent avoir éprouvé ce sentiment d’isolement profond. Il peut y avoir une cause objective, ou pas. Après un coup dur il faut réapprendre à créer du lien avec les autres alors qu’on a tendance à s’isoler de plus en plus pour se protéger. Il faut reconstruire la confiance en soi et croire en l’avenir. Et le plus souvent il faut trouver de l’aide. L’association Astrée, créée il y a trente ans, a pris l’initiative d’une Journée nationale des Solitudes afin de faire prendre conscience de ce problème au public mais aussi d’interpeller les pouvoirs publics et de faire connaître les solutions concrètes (voir www.astree.asso.fr). Des initiatives originales ont fleuri près d’ici. A Toulouse, avec des colocations d’un nouveau genre les KAPS qui rassemblent des jeunes souhaitant s’engager dans un projet en lien avec les habitants du quartier. Depuis cinq ans maintenant, les aînés du village de Bioule (82) sont conviés à la cantine pour déjeuner en compagnie des élèves de l’école primaire. Générosité et imagination peuvent faire merveille. Essayons.