Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées
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Le 4 avril à Tarbes, “Oui au train de nuit” a proposé une rencontre débat sur le retour des trains de nuit pour desservir notre territoire. L’action s’inscrit dans la semaine européenne d’action pour les trains de nuit et elle est coorganisée avec la CGT cheminots à l’occasion du début des grèves SNCF. L’Intercité de nuit n’est pas un train comme les autres : c’est le train le plus compliqué à produire à cause des horaires de nuit, des trajets longs nécessitant des changements d’équipe, ou encore des travaux sur le réseau effectués la nuit. La fragmentation de la SNCF en activités indépendantes complexifie la production. Il en résulte une mauvaise qualité de service. En 2017, 43% des circulations du train de nuit Paris-TarbesIrun ont été déprogrammées, annulées ou en retard. Régénérer le service Intercités de nuit avec une bonne qualité de service impose donc de retrouver la cohésion de la SNCF.
C’est possible : aujourd’hui le gouvernement a déjà rejoint une des positions de la CGT en proposant d’avancer vers une SNCF plus intégrée et unifiée, gage de bon fonctionnement. Une contradiction est toutefois à relever : la mise en concurrence va plutôt dans le sens de morceler le ferroviaire.
Une autre incohérence est pointée par “Oui au train de nuit” et la CGT : l’abandon du parc des trains Corails. Les Corails sont des « rames tractées », c’est-à-dire des voitures tirées par une locomotive. C’est le contraire des « automotrices » qui sont des rames bidirectionnelles. Le parc Corail risque d’être radié dans les prochaines années pour être remplacé par des automotrices qui évitent des manoeuvres en gare et demandent ainsi moins de main d’oeuvre. Pourtant, surtout pour des trains longs, les rames tractées coûtent moins cher en fonctionnement. Ce sont les critères de « productivité », imposés par l’État, qui obligent la SNCF à réduire l’emploi cheminot... même si cela résulte plus onéreux. Résultats : 2000 emplois cheminots supprimés par an et des coûts qui augmentent. Ces orientations portent particulièrement préjudice aux trains de nuit, qui eux fonctionnent mieux en rames tractées : cela améliore l’insonorisation, permet des compositions variées et des trains multidestinations. Les Pyrénées, très excentrés en France, ont besoin de liaisons longues-distances dans toutes les directions et ils ne disposent pas de LGV : il revient à nos territoires ruraux de se préoccuper de l’avenir des Intercités. Nous sommes les premiers et les principaux concernés. “Oui au train de nuit” appelle donc les usagers, les élus et les décideurs du tourisme à s’impliquer dans le débat. A l’heure du changement climatique, les Intercités de nuit sont un outil d’avenir qui nous permettront demain de continuer à voyager sur les longues distances de manière peu énergivore !Pétition sur change.org/p/ouiautraindenuit