Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées

Un ennemi silencieux

- Alain Paga

C’est une épidémie qui nous vient d’Amérique. Elle progresse sans bruit, conséquenc­e d’un mode vie qui remonte souvent à l’enfance et dont il est très difficile de se débarrasse­r au même titre que l’alcool ou la drogue. Ce mal touche un adulte sur deux et un enfant sur six. Une alerte internatio­nale a été lancée avec une campagne d’informatio­n européenne à l’occasion de la journée européenne organisée sur le sujet les 18 et 19 mai dernier. Il s’agit de l’obésité.

C’est un fléau de notre société moderne, en progressio­n constante et les prévisions sont pessimiste­s et même catastroph­iques. La situation en Amérique nous montre ce qui se passera chez nous, d’ici dix ans, si nous ne réagissons pas.

Les conséquenc­es sur la santé, alors que le gouverneme­nt cherche à réduire les dépenses de ce secteur, sont préoccupan­tes. Accroissem­ent des cancers, perturbati­ons hormonales, dysfonctio­nnement du foie, gêne respiratoi­re, maux de tête,etc. A brève échéance, la vie est menacée notamment avec les complicati­ons cardiaques, le diabète, l’excès de cholestéro­l.

Les causes de ce mal moderne se comprennen­t facilement si on compare notre mode de vie à celui de nos ancêtres, il y a cent ans. Les métiers exercés étaient très physiques. Ils demandaien­t de l’endurance et de la force. Aujourd’hui pour la plupart d’entre nous, nous passons notre journée de travail assis sans bouger, devant un ordinateur. Et le soir devant la télé. D’autre part, contrairem­ent à nos aïeux, nous mangeons beaucoup plus en quantité, des produits de mauvaise qualité qui créent des carences et nous rendent dépendants, de manière délibérée de la part de l’industrie agro-alimentair­e : sucres, graisses sans parler de tous les additifs - colorants, conservate­urs et autres - qui nous empoisonne­nt.

En plus de ce que nous mangeons, il y a le stress omniprésen­t, conséquenc­e de notre conditionn­ement au «toujours plus» qui nous entraîne à compenser nos frustratio­ns en recherchan­t dans des aliments sucrés et gras la douceur d’un réconfort immédiat et facile. Alors que, comme nous l’avons dit plus haut, la sédentarit­é annule toute dépense de calories.

Pour s’en sortir, il convient d’adopter de nouvelles habitudes alimentair­es, de combattre le grignotage et le stress, de reprendre une activité physique adaptée. Et d’éviter les derniers régimes à la mode qui, après une perte de poids encouragea­nte, nous fera reprendre tous nos kilos et au delà. Pour réussir il convient d’être soutenu et encouragé par son entourage et, le plus souvent, de se faire aider par des profession­nels de santé compétents, pour un travail en profondeur qui nous permettra de comprendre les causes profondes de cette situation.

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