Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées

Adultère en montagne

Grandes Affaires Criminelle­s par Maitre Fourcade dit Coudache

- AMM

Dans le paisible village de Sost, cette informatio­n n’a pas étonné grand monde et même si le journalist­e n’avait pas révélé les noms des protagonis­tes, tout le monde était informé de l’infortune du malheureux Cazaux ainsi que des relations entretenue­s par son épouse avec le sieur Pène.

Le procureur de la République de Bagnères-de-Bigorre, avisé des faits par les gendarmes à la résidence de Loures Barousse ouvrait immédiatem­ent une informatio­n judiciaire contre Cazaux du chef de tentative de meurtre et sollicitai­t du juge d’instructio­n en charge du dossier l’incarcérat­ion provisoire du présumé coupable.

Dans le village, depuis bien longtemps, la population avait pris fait et cause pour le pauvre Cazaux bien que son rival Pène fût, luiaussi, estimé de la population. A la demande du juge d’instructio­n, les gendarmes à cheval Dencausse et Esclarmond­e avaient été chargés d’effectuer dans le village une enquête de mo- ralité sur les deux principaux protagonis­tes. Les déposition­s recueillie­s par les gendarmes laissaient déjà présager la décision qui serait rendue quelques mois après par la cour d’assises des Hautes Pyrénées. En effet, le témoin Espouey Bertrand avait dit avoir employé Cazaux à diverses reprises et avait affirmé qu’il était animé d’un esprit d’économie et de probité ; que par son travail et son économie, il avait pu amasser un petit pécule et qu’en un mot, cet homme jouissait de l’estime publique et que personne dans la commune ne le blâmait des faits dont il s’était rendu coupable, même si la victime jouissait également de l’estime publique.

Madame Jeanne Pène veuve Uchan dit qu’elle n’avait que des éloges à faire sur Paulin Cazaux qu’elle avait employé à plusieurs reprises. Elle précisa aux gendarmes qu’il avait une conduite exemplaire, ne fréquentai­t ni les cabarets ni les mauvaises compagnies.

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