Le Petit Journal - L’hebdo des Hautes-Pyrénées

Fin de l’état d’urgence sanitaire : une sortie en trompe-l’oeil...

-

Fin de l’état d’urgence sanitaire : une sortie en trompe-l’oeil...

Les députés de la majorité présidenti­elle viennent de voter, une fois de plus, une loi liberticid­e, malgré les critiques d’élus et de citoyens engagés...

Le 16 juin, dans une tribune publiée dans “Le Monde”, un collectif comprenant des députes et des sénateurs de divers groupes, des avocats, des profession­nels de santé, ainsi que le philosophe Michel Onfray, appelait les parlementa­ires à voter contre le projet de loi du gouverneme­nt organisant, en fait, une prolongati­on de l’état d’urgence sanitaire par des moyens détournés.

Pleinement conscient des enjeux, après lecture du projet de loi présenté, j’avais personnell­ement cosigné cette tribune.

En effet, ce projet demandait aux parlementa­ires de continuer à déléguer, au Premier ministre, ce qui constitue le domaine réservé du pouvoir législatif. Il s’agissait de confier à l’exécutif la gestion des libertés fondamenta­les, jusqu’à fin octobre, en dehors de tout dispositif d’état d’urgence et dans le cadre du droit commun.

En première lecture, le texte a été voté par les élus de LaREM (dont notre député, Jean-Bernard

Sempastous), le MoDem et Agir. Et ce, malgré les arguments ou mises en garde des opposition­s de tous bords.

Les restrictio­ns aux libertés, jugées trop strictes par le Sénat, ont empêché un accord sur un texte commun avec les députés.

Le 2 juillet, malgré cette divergence entre les deux Chambres et les réserves justifiées de l’opposition, les députés de la majorité ont confirmé leur premier vote.

Notre député, Jean-Bernard Sempastous, a voté “pour” un texte qui prolonge, de façon déguisée, l’état d’urgence sanitaire.

La loi prévoit donc théoriquem­ent - une sortie de l’état d’urgence le 10 juillet, mais le Premier ministre pourra, pendant près de quatre mois, prendre des mesures restrictiv­es relatives aux déplacemen­ts et moyens de transports, aux établissem­ents recevant du public et aux rassemblem­ents sur la voie publique.

Le texte permet également d’allonger la durée de conservati­on des données collectées par les systèmes d’informatio­n de santé, instaurés pour lutter contre l’épidémie.

Certaines libertés fondamenta­les - et pas des moindres - seront donc aux mains du pouvoir exécutif, jusqu’au 30 octobre 2020.

Newspapers in French

Newspapers from France