Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Christine Spengler correspondante de guerre
Durant toute sa vie, elle a parcouru les lieux où les hommes combattaient. Elle était correspondante de guerre… Il n’y a eu que douze femmes qui ont fait ce métier, douze femmes qui comme Christine n’avaient qu’une seule arme leur Nikon… Elle a pris de nombreux clichés. Elle raconte avec beaucoup de pudeur les horreurs de la guerre. Pas une seule goutte de sang, mais… l’horreur se devine.
Eric lui a offert son avenir
Tout enfant, Christine a baigné dans les harmonies de couleur. Sa maman Huguette– artiste surréalisteétait l’égérie de la galerie Vivienne (Paris). Et puis, ses parents se sont séparés, le frère et la soeur sont allés vivre à Madrid. Le Prado ? Elle a toujours fréquenté. Son peintre préféré : Goya… Et puis Christine et son frère Eric sont partis faire un voyage au Tchad « un voyage initiatique ». Au retour, Eric a donné à sa soeur « le » cadeau qui allait décider de son avenir. Il lui a offert son Nikon. Il n’était pas question pour Christine de photographier les mariages, non elle a décidé d’emblée d’aller sur les champs de bataille… Elle a parcouru tous les théâtres où les hommes se sont battus. Ses clichés ont été retranscrits dans les plus grands magazines de reportages…. Elle s’est battue tout au long de sa vie Christine pour les causes qui lui semblaient justes. Elle a porté témoignage du bombardement de Phnom-Penh ou encore elle a été le témoin de la révolution iranienne. Dans
les pays arabes elle était surnommée Sawda « la femme en noir », au Vietnam les soldats l’appelaient « Moonface » visage de lune. 2018 Paris et Duras
Cet été les photos de Christine Spengler se trouvent accrochées aux cimaises de deux galeries … l’une à Pariscela semble normal –, au centre des arts, l’autre à Duras - galerie « vues d’ici »Pourquoi Duras ? C’est un rêve que Christine réalise. Depuis très longtemps Christine est une disciple passionnée de Marguerite Duras.
Le cadeau de Costa Comnene
Elle est fascinée par le personnage. Un de ses amis- le prince Costa Comnène- lui a un jour offert un cadeau inestimable « Une photo qu’il avait trouvé aux puces. Un portrait en noir et blanc de Marguerite Duras à l’époque de l’Amant »…. Et l’artiste se met à réaliser un photo montage …. Christine se sent très proche de Marguerite, elles ont toutes les deux été blessées par la disparition de leur frère. L’Indochine a fait partie de leur vie à toutes les deux…. Christine connaît parfaitement l’oeuvre de Marguerite. Elle réalise alors la « série indochinoise » 12 photomontages. Au centre le cliché en noir et blanc que lui a offert Costa et autour de nombreux objets qui illustrent un texte de Marguerite Duras.
L’oratoire
A Paris comme à Duras les photos de guerre sont exposées. Mais à Duras, il y a un plus. Au fond de la galerie dans une toute petite pièce qu’Alain Vircondelet a appelé « l’oratoire » sont rassemblées les photos de la « série indochinoise » ! Elle est très heureuse Christine. Elle a réalisé son rêve secret venir mettre ses pieds à Duras, dans les traces laissées par Marguerite…. Elle a été visiter la maison en ruine où a pendant quelques mois vécu l’auteur des « Impudents ». Elle s’est faîte photographier près du rosier qui porte le nom de plume de Marguerite Donnadieu ! « Je suis surprise de la couleur de ce rosier…
Il est jaune… Elle n’aimait pas le jaune. Ce n’est pas la couleur de Marguerite. La couleur qui la définit le mieux c’est le rouge. ». Et pour affirmer cette vérité, lors du vernissage, Christine Spengler avait revêtue une robe rouge. Page pratique
Galeries Vue d’ici Boulevard Maurice Dubois. 05.53.93.52.56 ou 06.76.04.04.39. Ouvert le lundi de 9h à 13h, du mercredi au dimanche de 14h à 19h, en matinée pour les groupes. Tarif 5€. 2€ scolaires en groupes. L’exposition s’achèvera le 18 août. Les livres de Christine Splenger y sont en vente.