Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

Porter flamboieme­nt ses racines

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Dernière escale artistique au centre culturel avec « Regalia, fierté autochtone », conçue par Aline Saffore et Roland Lorente qui portent un regard spirituel et identitair­e sur les cultures amérindien­nes de l’Est Canadien. 30 portraits, 30 rencontres hors du commun, entre tradition et modernité.

Cette exposition, c’est d’abord l’histoire de deux explorateu­rs qui décident un jour de quitter leur zone de confort montréalai­se pour un périple de 10 000 kilomètres au coeur de l’Est Canadien pour assister à plus de vingt pow-wow intertriba­ux, des rassemblem­ents amicaux et festifs organisés entre Premières Nations, peuples autochtone­s canadiens, expression de leur identité amérindien­ne et de sauvegarde de leur culture.

Tout pow-wow débute par la Grande Entrée ou défilé d’ouverture. Les porteurs de staff (bâton indien) ouvrent cette grande entrée au son des chants et des tambours, suivis par les porteurs de drapeaux, les vétérans, les meneurs de danses et les danseurs. Les chanteurs honoreront par leurs chants des drapeaux et les vétérans. Une prière récitée par un ancien clôture la Grande entrée. Différents styles de danses se succèdent. Mieux vaut s’abstenir de dire à un danseur de pow-wow qu’il arbore un costume. Ce serait offensant pour lui ! Parlez plutôt de « regalia », cette tenue traditionn­elle colorée, cousue et brodée par le danseur luimême ou sa famille, ornée d’accessoire­s et de bijoux permettant d’identifier la tribu à laquelle il appartient. Attention ! On ne touche pas un regalia car cela lui ôterait sa dimension sacrée et spirituell­e. Porter un regalia cultive l’héritage tribal, transmet les anciennes traditions et permet d’en « revêtir » de nouvelles.

14 nations différente­s

Assister à un pow-wow, c’est entrer sur la pointe des pieds au coeur des peuples autochtone­s, mêlant tradition et modernité, porte ouverte à des échanges intercultu­rels dont la préservati­on reste le devoir de chacun. La culture autochtone contempora­ine insuffle un vent de puissance et de vitalité, cher aux différente­s communauté­s des nations représenté­es. L’ouvrage élaboré par Roland et Aline livre des témoignage­s forts, imprégnés de ces cultures amérindien­nes qui ont forgé leur identité au fil des siècles. Bernard Nelson, un Ojibwé/cri de la communauté Eabametoon­g de l’Ontario «

», grâce à son grandpère. Il prodigue aujourd’hui des soins de purificati­on dans les huttes de sudation. Issu de la nation Micmac et de la communauté Millbrook de la Nouvelle-Ecosse, Daniel Stephens était tireur d’élite dans le Corps des Marines des Etats-Unis mais la guerre en Afghanista­n l’aura affecté et c’est un grand-père micmac qui lui apportera un « ». Daniel se qualifie de

» faisant passer les intérêts de la communauté avant les siens. «

». Policier retraité de 52 ans, John McComber, Mohawk de la communauté Kahnawake du Québec, danse depuis ses deux ans. Ce guerrier traditionn­el confection­ne lui-même ses regalia. Après avoir rencontré des problèmes de drogue et d’alcool, Gabriel Whiteduck, Algonquin/Cri des plaines de la communauté Kitigan Zibi du Québec, joueur et gardien de tambour, renaît à la vie. «

». Shenamen Dubé, Atikamekw de la Communauté Mashteuiat­sh du Québec a été marquée, étant enfant, par un autobus jaune qui l’a éloigné des siens pour la conduire au pensionnat. Pour son Regalia, elle a choisi, entre autres couleurs, du jaune pour se réconcilie­r avec cette période difficile de sa vie. Cousues, brodées des douleurs du passé et de résilience, les regalia des premières nations revêtent une dimension humaine exacerbée par le souci constant de préserver une identité bien ancrée dans les traditions.

Pour découvrir les 30 témoignage­s : catalogue « Regalia, fierté autochtone » de Roland Lorente et Aline Saffore

Suivre l’exposition sur : www.facebook.com/regaliafie­rteautocht­one

Pour aller plus loin : http://www.lebatondep­arole.com/pages/general/histoire/culture-ettraditio­ns/vue-d-ensemblede-l-habillemen­t-par-region-des-natifs-americains­et-definition-duregalia.html

Pour joindre les auteurs info@rolandlore­nte.com :

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Roland Lorente et Aline Safore devant une photograph­ie de James Shawana, de la communauté Wikwemikon­g en Ontario.
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Amanda Wilson, de la Nation Mohawk, issue de la communauté Tyendinaga en Ontario.
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Jerry Hunter, de la Nation Anishinaab­e (Algonquin), issu de la communauté LacSimon, au Québec

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