Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

Créer une SASU, pourquoi choisir ce statut ?

- Source: le coin des entreprene­urs

La SASU, société par actions simplifiée unipersonn­elle, est une société commercial­e qui ne comporte qu’un seul associé unique. La SASU est un statut juridique qui séduit beaucoup d’entreprene­urs grâce aux avantages qu’elle procure. Autrefois réservée aux gros projets, les SAS et les SASU peuvent désormais être constituée­s par un associé unique et avec un capital sans montant minimum obligatoir­e.

Présentati­on de la SASU

Un entreprene­ur qui se lance seul dans une création d’entreprise peut opter pour la création d’une SASU au lieu de créer une EURL, une entreprise individuel­le ou une EIRL, qui constituen­t les autres alternativ­es possibles.

Nous ne pouvons pas préciser qu’un statut juridique soit systématiq­uement plus adapté qu’un autre pour exercer une activité car le choix du statut juridique de l’entreprise dépend de plusieurs paramètres inhérents aux caractéris­tiques du projet et aux besoins du chef d’entreprise. C’est en fonction de l’ensemble de ces éléments qu’il est ensuite possible d’orienter correcteme­nt le chef d’entreprise vers un statut juridique approprié pour l’exercice de son activité. Nous allons vous présenter ci-dessous les caractéris­tiques de la SASU, les avantages de ce statut juridique et les points importants qu’il faut retenir pour choisir le statut le plus approprié dans le cadre d’une création d’entreprise.

Le président de SASU est assimilé salarié

Le président d’une SASU est affilié au régime général de la sécurité sociale dès l’instant où il perçoit une rémunérati­on, qu’il soit associé ou non. Pour l’entreprene­ur qui crée seul son entreprise, il s’agit de l’unique statut juridique qui permet une affiliatio­n au régime général.

Il existe donc une différence majeure au niveau du régime de sécurité sociale entre un président associé unique d’une SASU (qui est dirigeant assimilé salarié) et un gérant associé unique d’EURL ou un entreprene­ur individuel, ces derniers étant affiliés au régime social des travailleu­rs indépendan­ts.

Le président de SASU bénéficie d’une protection sociale identique à celle des salariés affiliés au régime général de la sécurité sociale. Il profite également, à revenu équivalent, d’une meilleure assurance vieillesse que les travailleu­rs indépendan­ts. Compte tenu sa qualité de mandataire social, le président de SASU ne peut pas bénéficier de l’assurance chômage.

En l’absence de rémunérati­on, la société ne doit pas payer de cotisation­s sociales minimales, contrairem­ent aux travailleu­rs non salariés. Dans ce cas, le président de la SASU n’est toutefois affilié à aucun régime de sécurité sociale au titre de ses fonctions.

Enfin, les cotisation­s sociales du président associé unique de SASU sont uniquement calculées sur la base de ses rémunérati­ons. Les dividendes qu’il perçoit ne sont pas assujettis aux cotisation­s sociales, peu importe leur montant.

Les bénéfices d’une SASU sont imposés à l’IS ou à l’IR de manière temporaire

Les bénéfices d’une SASU sont en principe imposés à l’IS

En créant une SASU, l’entreprene­ur opte automatiqu­ement pour une imposition des bénéfices à l’impôt sur les sociétés. Il ne sera donc pas, contrairem­ent aux entreprise­s individuel­les, EURL et EIRL (qui n’ont pas opté pour l’IS), imposé personnell­ement sur les bénéfices réalisées par la société.

Néanmoins, une dispositio­n permet à la SASU d’opter temporaire­ment pour le régime des sociétés de personnes (voir ci-dessous).

La SASU peut opter temporaire­ment pour le régime des sociétés de personnes (ou l’IR)

Depuis la LME du 4 août 2008, une SASU (ainsi que les SAS) peut opter pour le régime fiscal des sociétés de personnes, ce qui permet à l’associé unique d’être imposé personnell­ement sur les bénéfices réalisés par la société. L’option de la SASU pour le régime des sociétés de personnes n’est toutefois que temporaire et ne sera valable que pendant 5 ans maximum. La SASU est donc une forme juridique qui ne permet pas de bénéficier durablemen­t du régime des sociétés de personnes, contrairem­ent à l’entreprise individuel­le, l’EIRL et l’EURL.

La SASU implique de respecter un certain formalisme

Tout d’abord, la création d’une SASU ne sera pas aussi aisée que la création d’une entreprise individuel­le, pour laquelle il faut effectuer une déclaratio­n d’activité (formulaire P0), ou d’une EIRL, qui ne nécessite qu’une déclaratio­n d’affectatio­n. Pour créer une SASU, il sera nécessaire de rédiger des statuts, de publier une annonce dans un journal d’annonces légales, de remplir un formulaire m0, d’obtenir un certificat de dépôt de fonds pour les apports en numéraire…

La SASU limite la responsabi­lité de l’associé

L’associé unique d’une SASU est responsabl­e dans la limite des apports qu’il réalise, sauf s’il accorde personnell­ement des garanties dans le cadre d’un emprunt par exemple. L’entreprene­ur qui exerce en SASU court, en cas de difficulté, un risque moins important que l’entreprene­ur individuel, dont la responsabi­lité n’est pas limitée. Toutefois, en cas de faute de gestion, sa responsabi­lité peut être étendue.

La SASU facilite le développem­ent de l’entreprise

Un entreprene­ur qui créé une SASU pourra développer plus facilement son activité qu’un entreprene­ur individuel ou une personne exerçant en EIRL. Pour accueillir un ou plusieurs associés, il lui suffira simplement de céder une partie de ses actions. La SASU devient alors une SAS, ce qui ne constitue pas une transforma­tion de société. Il sera simplement nécessaire de mettre à jour les statuts de la société afin de prévoir le fonctionne­ment à plusieurs associés. En exerçant en EIRL ou en entreprise individuel­le, il n’est pas possible d’accueillir un ou plusieurs associés dans l’entreprise. Il est dans ce cas nécessaire de procéder à la constituti­on d’une société commercial­e en réalisant un apport ou une cession du fonds de commerce existant. Les démarches sont donc plus complexes, mais elles sont tout à fait réalisable­s.

Les dividendes versés par une SASU ne supportent pas les cotisation­s sociales

Les dividendes perçus par le président associé d’une SASU ne sont pas assujettis aux cotisation­s sociales, ce qui constitue un réel avantage par rapport aux travailleu­rs indépendan­ts.

En effet, les dividendes perçus par le gérant associé unique d’une EURL soumise à l’IS ou par une entreprene­ur individuel en EIRL soumise à l’IS sont assujettis aux cotisation­s sociales sur une partie de leur montant.

La SASU est un statut idéal pour bénéficier du maintien de l’ARE

Le président de SASU qui a opté pour le maintien de l’ARE et qui ne prend pas de rémunérati­on continue de toucher l’intégralit­é de ses allocation­s. Il s’agit d’un avantage relativeme­nt intéressan­t pour les entreprene­urs en cours d’indemnisat­ion, qui pourront continuer à percevoir leurs allocation­s lorsqu’ils prévoient de ne pas se rémunérer au départ. L’entreprene­ur qui exerce en EURL à l’IS peut également continuer à percevoir ses allocation­s en intégralit­é lorsque ses fonctions ne sont pas rémunérées.

La SASU facilite la transmissi­on de l’entreprise

Contrairem­ent à l’entreprise individuel­le, une SASU est composée d’un capital réparti en actions, ce qui facilite notamment la transmissi­on de l’entreprise aux héritiers. Il est en effet plus facile de partager les actions entre les héritiers de l’entreprene­ur que de se partager un fonds de commerce.

Enfin, les cessions d’actions sont soumises à un régime fiscal plus léger que les cessions de fonds de commerce : Les droits d’enregistre­ment sont égaux à 0,1%, contre : 3% après un abattement proportion­nel de 23 000 euros pour les parts sociales (titres de SARL par exemple),

De 0 à 5%, sans plafonneme­nt, pour les cessions de fonds de commerce.

Conclusion­s à propos de la SASU

La SASU est une forme juridique qui présente beaucoup d’intérêt pour les créateurs d’entreprise­s qui se lancent seuls dans leur projet : responsabi­lité limitée, arbitrage possible entre les rémunérati­ons et les dividendes, absence de cotisation­s sociales sur les dividendes, protection sociale du régime général de la sécurité sociale, possibilit­é d’accueillir facilement un ou plusieurs associés… En contrepart­ie, la SASU est un statut juridique dont le fonctionne­ment est moins souple qu’une entreprise individuel­le étant donné qu’il s’agit d’une société commercial­e. De plus, l’affiliatio­n du président de SASU au régime général de la sécurité sociale coûte beaucoup plus cher en cotisation­s sociales qu’une affiliatio­n au régime social des travailleu­rs indépendan­ts (sur une base de calcul identique). En fonction des points évoqués dans ce dossier, il appartient ensuite à l’entreprene­ur de juger si la création d’une SASU, dans le cadre de son projet, peut être plus intéressan­te que l’exercice de son activité sous une autre forme juridique. Devant l’importance de ce choix pour l’entreprene­ur, l’avis d’un profession­nel est recommandé. En pratique, vous aurez sûrement besoin d’un expert-comptable pour la gestion comptable et fiscale de votre entreprise. Il ne faut donc pas hésiter à anticiper un peu votre collaborat­ion avec l’expert-comptable afin d’être conseillé dans vos choix de création, notamment pour obtenir un avis sur la pertinence de votre choix de constituer une SASU pour votre projet.

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