Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
LA FOIRE VA CHANGER
Entretien avec le directeur d’Agen Expo Congrès
Christophe Conte, nouveau directeur d’Agen Expo Congrès, prépare un plan d’actions sur trois ans. Il a déjà une idée des solutions pour que la foire devienne plus attractive.
LEPJ 47 : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à Agen ?
C.C : Cela faisait six-sept ans que nous voulions, avec mon épouse, quitter la région parisienne. Nous sommes finalement partis en région Rhône-Alpes pour se rendre compte au final que nous voulions rejoindre le Sud-Ouest pour attaches personnelles et pour la qualité de vie. Spontanément, j’ai pensé à Bordeaux, Toulouse, Pau, Biarritz, Angoulême. Mais, j’ai découvert l’annonce concernant le poste de directeur pour le parc et le Centre et je me suis dit que cela cochait toutes les cases ! L’équipement est moderne, polyvalent et bien dimensionné. On peut y organiser toutes les configurations d’événements : des séminaires aux congrès en passant par les salons et concerts. Le TGV est aussi à trois heures de Paris. La ville possède une liaison aérienne. Le Centre est situé près de l’autoroute – ce qui n’est pas le cas partout - et Agen est implantée entre deux capitales régionales, sans compter les prix modérés de l’immobilier et l’art de vie, la gastronomie ! C’est mon regard de parisien, moi qui suis né dans le 8ème Arrondissement, rue François 1er, entre RTL et Europe 1 (rire) ! Avec ma famille, nous nous sommes projetés pour nous installer ici. C’est cette vie-là que nous recherchions!
LEPJ 47 : Que faudrait-il faire pour impulser une nouvelle dynamique et accueillir plus de salons et plus de congressistes ?
C.C : Pour se montrer convaincant, nous avons intérêt à faire connaître la destination agenaise et lot-etgaronnaise. Il y a quelques années, les parisiens ne parlaient que de Nantes ; aujourd’hui, ils ne voient que par Bordeaux. On se rapproche ! Il y a moyen de faire mieux connaître la destination, en synergie avec l’Office de tourisme d’Agen, Actour, le Conseil départemental… Après, vous savez, le boucheà-oreille fonctionne très vite
LEPJ 47 : Si des navettes pouvaient être prévues pour les visiteurs, ce serait encore mieux !
C.C : Pour le Salon de l’Aménagement en Montagne (organisé à Grenoble, Ndlr) c’est nous qui avions tout pris en charge pour les internationaux. Je suis ravi d’avoir mis en place ce service car les visiteurs viennent du monde entier mais, sur une ville moyenne, il faut faire en fonction des besoins. Le covoiturage fonctionne pas mal aussi !
LEPJ 47 : Comment cela se passe lors d’une prise de poste comme le vôtre ?
C.C : J’ai pris officiellement mes fonctions le 1er septembre mais j’ai été en doublon quelques jours avec Gilles André. Je me suis imprégné de tout ce qu’il y a à voir car Agen Expo Congrès gère la salle de spectacles, héberge des événements et organise ses propres manifestations. Il y a beaucoup d’informations à récolter ! La première étape consiste à déterminer les manques commerciaux et le potentiel de développement. Je suis en train de formaliser un plan d’actions portant sur les trois prochaines années, en prenant en compte de nos atouts et de nos faiblesses.
LEPJ 47 : Quel bilan dressez-vous
de la foire exposition de septembre dernier ?
C.C : Nous avons accueilli 10 exposants de plus que l’an passé et avons été proche des 200 stands. Nous avons reçu 23 000 visiteurs, soit une baisse de fréquentation de 5 % mais j’ai trouvé les gens bienveillants. Il y a une convivialité naturelle. J’ai passé un très bon moment à l’entrée et ce n’est pas le cas partout ! Pour les points positifs, 80 à 90 % des exposants sont implantés sur le territoire, ce qui est un gage de qualité pour les visiteurs. Parmi les temps forts, les petits concerts, la tyrolienne d’Happy Forrest mais il n’y a pas eu d’effet « Waouah » !
Il y avait beaucoup d’animations mais pas de fil conducteur. Il faut que ce soit plus puissant ! Le restaurant qui servait des raclettes a fait un carton mais il va falloir choisir entre restaurants ou food-trucks. C’est dommage que les food-trucks n’aient pas eu assez de siège pour accueillir la clientèle…
LEPJ 47 : Quelle est la cause, selon vous, de cette baisse de la fréquentation ?
C.C : Je ne pense pas que cette érosion soit liée au pouvoir d’achat. Un véhicule, une piscine, une véranda… ce sont des achats engagés, c’est plus une question d’opportunité, je pense.
LEPJ 47 : Quelles solutions envisagez-vous pour que la foire devienne plus attractive ?
C.C : Il faut revenir aux fondamentaux en relançant les thématiques qui avaient remporté un franc succès comme celles de la Chine, de l’Egypte, de l’Italie… Il faut aussi une adéquation entre les artistes et les produits. Il faudrait retrouver les meubles, c’est indispensable pour une foire ! Je veux mettre de l’humain, offrir une rencontre, un face à face entre visiteurs et fournisseurs.
LEPJ 47 : Quels salons projetez-vous d’organiser à l’avenir ?
C.C : Des salons professionnels qui pourraient s’appuyer sur le marketing territorial d’ici deux ans. Il faut compter 40 à 50 exposants pour avoir une réalité économique légitime ! Il faudrait également organiser des salons passions comme les loisirs créatifs, le vintage, les mangas, le geek, des salons grand public comme celui des vins et de la gastronomie et des congrès de dimension régionale et nationale. Nous aurions besoin d’ambassadeurs qui diraient au moment du choix de la destination pour un congrès national ou régional : « Et pourquoi pas Agen, l’année prochaine » ?!
Nous avons intérêt à faire connaître la destination agenaise