Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Forces de l'ordre, les épouses battent le pavé
C’est à Fathy Jeff qu’est revenu le difficile exercice de s’exprimer devant les manifestants mais la gêne a très vite cédé la place à un parler sans fard pour faire part des craintes et des revendications de cette association apolitique et asyndicale désireuse de faire bouger les lignes. «
» déplore Fathy, rappelant un bilan glaçant : «
» tandis que l’on déplore un millier de policiers blessés chaque mois sur notre territoire. «
déclare Muriel Boulmier avec véhémence.
».
Après une salve d’applaudissements devant l’Hôtel de Police, le cortège s’est dirigé place Armand Fallières où une délégation réunissant Christine Bonfanti-Dossat, Fathy Jeff, Annie Gourgues et Muriel Boulmier a été reçue par Jean-Philippe Dargent, directeur de Cabinet de Béatrice Lagarde, Préfète de Lot-et-Garonne, en vue de lui exposer ses attentes, ses projets et la réalité du quotidien. Jeter l’opprobre sur les Forces de l’Ordre revient à piétiner la République dont il incombe à chacun de porter haut les valeurs.
Aurélie Laroussie, présidente de l’association FFOC composée de conjoints de membres des Forces de l’Ordre (policiers, gendarmes) et de la sécurité civile (pompiers, ASVP, douaniers, surveillants pénitentiaires, militaires), proches et citoyens solidaires dénoncent les conditions de travail du personnel de la sécurité publique « tant sur le plan matériel que sur le plan humain » précise Aurélie Laroussie dans la lettre remise à Madame la Préfète par l’entremise de Jean-Philippe Dargent, ainsi que les violences physiques et verbales subies quotidiennement dans l’exercice de leurs fonctions.
Dans son courrier adressé à madame la Préfète, Aurélie Laroussie dénonce trois dossiers à l’origine, selon elle, des dégradations des conditions de travail et de l’image des Forces de l’Ordre. La crise des Gilets jaunes a notamment mis en lumière le manque criant des effectifs pour assurer la sécurité des citoyens. Concernant la crise sanitaire liée au coronavirus, l’association dénonce le manque de matériel de protection adapté ainsi que l’interdiction d’utiliser ces protections et déplore l’iniquité dans l’application des directives Covid-19, strictes pour l’ensemble du territoire et déficitaires dans certaines zones sensibles qui ont généré des tensions au coeur de la population. De surcroît, des vidéos tronquées ou sorties de leur contexte ont circulé dans les médias et les réseaux sociaux, détériorant l’image des forces de l’ordre et complexifiant l’exécution de certaines de leurs missions.
L’association des Femmes des Forces de l’Ordre en Colère revendique « la reconnaissance de la profession comme motif de discrimination pour les fonctionnaires et leurs familles », l’ « extension de l’aggravation pénale des peines pesant sur les auteurs de délits et de crimes commis sur les personnes dépositaires de l’autorité publique (PDAP) à leurs familles, l’« anonymisation totale des procédures pour assurer la protection de nos familles », l’« augmentation des effectifs et des moyens matériels, financiers pour assurer la sécurité physique et sanitaire des fonctionnaires » ainsi que la « création d’une commission indépendante pour le passage de gardes et des mutations afin de favoriser le rapprochement familial ».