Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
Interview : « Le service à l’adhérent ne doit pas faillir !"
Comment la MSA s’estelle organisée en interne à l’annonce du confinement ?
La MSA a mis en place son plan de continuité de services tout de suite pour assurer notre mission de service public. En 8 jours, nous étions opérationnels. Sur 400 salariés, près de 300 ont été placés en télétravail. Nous avons pu développer le télétravail très vite car il s’agit de gestion de dossiers.
Quels dispositifs ont été mis en place pour accompagner les adhérents ?
Nous ne voulions pas perdre le lien avec nos ressortissants (180 000 pour la MSA Dordogne, Lot-et-Garonne). Le service social a continué à effectuer des appels sortants. Près de 5 000 appels ont été passés. Le site internet, c’est la base de l’information prioritaire. De nombreuses fiches pratiques santé sécurité au travail ont été élaborées au niveau de la Caisse centrale.
Quels sont les impacts de la crise sanitaire sur le monde agricole ?
Economique , tout d’abord. Cela a été difficile en termes d’écoulement de production et de recrutement de main d’oeuvre. Social ensuite : nous allons avoir un très gros travail d’accompagnement à réaliser mais nous avons les outils pour le faire. Nous avons 390 élus répartis sur les deux départements qui assurent l’interface entre les adhérents et la caisse, font remonter les soucis et redescendre les informations de la caisse. Psychologique aussi. Le service« Agri’écoute » dédié à la prévention des suicides fonctionne 24H/24, 7j/7 (le 09 69 39 29 19, prix d’un appel local) mais nous l’avons réorienté vers les situations difficiles qui pourraient naître de la crise sanitaire. L’opération « MSA Solidaire, nos valeurs en action » a été lancée en avril au niveau national (il s’agissait de contacter les personnes isolées, atteintes de handicap, les familles en difficulté, les écouter et détecter les situations à risques).
Quelles ont été les filières les plus touchées ?
Nous savons que la filière horticole a énormément souffert. Nous avons eu peur pour la filière fruits et légumes par rapport à la pénurie de main d’oeuvre. Ils y sont globalement arrivés mais nous allons rester extrêmement vigilants pour détecter les situations qui vont se compliquer.
Quelles aides financières ont été octroyées ?
200 euros ont été alloués aux situations d’urgence. Une aide financière (allocation de remplacement pour garde d’enfants, personnes à risques ou atteintes par le Covid-19 allant jusqu’à 112 euros) a été versée aux exploitants agricoles. Aujourd’hui, nous sommes en capacité d’accompagner des employeurs pour les aider à s’équiper pour les gestes sanitaires comme l’achat de gel hydro-alcoolique ou de plexiglass .Ils listent leurs besoins et doivent fournir une facture plafonnée à 1 000 euros.
La MSA a-t-elle rouvert ses portes au public ?
Nous avons rouvert la plateforme téléphonique il y a un mois mais l’accueil physique s’effectue sur rendezvous pour l’instant.
Que retenez-vous de cette crise ?
Le télétravail est un outil que l’on doit être amené à utiliser en gestion de crise. On a été là avant, pendant et on sera là après le Covid. Le service à l’adhérent ne doit pas faillir !