Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Deux ans de mandat, une première étape
Entretien avec Jean-Paul Delmas, Maire de Grenade
Jean Paul Delmas, Maire de Grenade, Premier Vice Président de la Communauté des Communes Save et Garonne a accepté de se plier à un exercice traditionnel afin de faire le bilan de ces 2 années au service de la commune.
Deux années, 2014-2016, dans un contexte national pesant, où il a fallu faire avec la baisse des dotations de l’Etat, la stagnation économique, la montée des extrêmes et les risques terroristes.
Le Petit Journal : Monsieur le Maire, que retenezvous de ces 2 premières années de mandat ?
Jean Paul Delmas : C’est de plus en plus compliqué de gérer une commune. A l’heure où la transmission des compétences de l’Etat est de plus en plus importante, les lourdeurs administratives, le manque de moyens, l’exigence des administrés et la complexité de l’exercice du mandat, la difficulté est là. Le fardeau technique et juridique est de plus en plus lourd à porter. Dans notre monde d’aujourd’hui il faut faire très vite : je citerais comme exemple la fusion des communautés de communes Save et Garonne et des Coteaux de Cadours, imposé par la Préfecture, qui doit être réalisée au 1er janvier 2017.
Il faut aussi trouver les budgets pour les investissements nécessaires et inévitables dans l’intérêt de Grenade. Nous avons pris la décision de ne pas augmenter les impôts locaux pour nos concitoyens mais je souhaiterai que chacun soit imposable (hors impôt foncier) en fonction de ses moyens, car tout le monde bénéficie des infrastructures communales. Nous apportons à tous nos administrés les mêmes services (comme le ramassage des ordures ménagères) il serait normal que chacun aide financièrement la commune en fonction de ses revenus.
Avec toutes ces composantes, oui l’exercice est compliqué et la charge lourde.
LPJ : Où en êtes-vous de votre agenda d’accessibilité programmée qui permet d’engager les travaux nécessaires dans un délai limité pour toute personne handicapée ?
JPD : Sur les 6 années du mandat, nous engagerons un budget de 800 000 euros, avec par année 100 000 à 120 000 euros. Nous avons réalisé des travaux comme l’accessibilité de la salle des fêtes, la salle du cinéma. L’application des normes accessibilité des personnes à mobilité réduite concernera les écoles, l’ancien collège, le Foyer Rural, les accès à la mairie et un programme pluri-annuel sera mis en place. Notre démarche n’est pas uniquement de nous mettre en conformité mais d’étudier le coût et la faisabilité de ces travaux d’équipements par rapport à une redistribution ou un déplacement des infra structures.
Je citerai la bibliothèque à l’Ecole Gouze qui se trouve à l’étage. La mise en place d’un ascenseur couterait 75000 euros. Nous ne pouvons accepter ce coût. Nous réfléchissons à une autre possibilité, à une autre éventualité.
LPJ : Qu’est ce qui va rythmer la suite du mandat jusqu’en 2020 ?
JPD : De 2016 à 2020 nous nous sommes fixés plusieurs axes de projets.
Nous allons porter nos efforts, sur la vie économique de Grenade et nous avons le projet d’aménagement de la ZAC à l’entrée de Grenade. En matière d’emploi, le développement économique de la commune passera par l’étude de cette zone économique au Sud de Grenade qui sera mixée avec l’installation de PME, d’entreprises artisanales et de services et le déplacement du Super U. Le dossier avance et nous avons réalisé lundi 6 juin une réunion publique d’information.
Parce qu’il s’agit d’un héritage précieux mais aussi d’une vitrine, notre Bastide va être le centre de nos attentions : nous allons nous occuper des commerces et de l’habitat. Une action de réhabilitation du centre historique de la Bastide portant sur la rénovation du patrimoine immobilier sera menée en intégrant le maintien de l’activité des commerçants du centre ville (programme travaux et équipements entre 2017 et 2020).
Grenade s’embellira aussi au travers des routes, des rues et des trottoirs. Nous avons déjà commencé et les Grenadains ont pu voir dernièrement que nous avons refait beaucoup de signalétique au sol.
Nous regrettons que Grenade ne soit pas mieux alimentée en équipements infra-routier ; il est inacceptable que nous ne puissions pas bénéficier d’un réseau routier autre que ce qu’il est actuellement : 20 000 voitures passent chaque jour devant la Mairie ! Cela fait plusieurs décennies qu’on nous promet un pont entre Seilh et Grenade. Le Nord de Toulouse a été oublié et le soir, les personnes qui travaillent à Toulouse mettent plus de 20 minutes pour parcourir l’entrée de Grenade et leur domicile sur la commune.
LPJ : En conclusion, le mandat de Maire semble de plus en plus exigeant. Il demande des compétences accrues, il faut trouver des financements, bâtir des projets, répondre aux sollicitations individuelles sans perdre de vue l’intérêt général. Mais, autre visage de la responsabilité, c’est aussi un mandat irremplaçable pour la variété des tâches, la qualité des contacts humains, l’autonomie de la décision. Avec le Conseil Municipal, vous décidez et vous agissez. Vous pouvez faire bouger les choses et vous avez un lien de confiance avec vos administrés...
JPD : Oui, les Grenadains m’ont accordé leur confiance et je mets tout en oeuvre, avec mon Conseil Municipal pour les satisfaire.