Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Le rire médecin

-

Notre amie Mathilde nous a raconté comment le rire l’avait aidée à sortir d’une grave dépression, conséquenc­e d’un deuil douloureux.

Le hasard d’une lecture lui a fait découvrir l’expérience d’un américain.

En utilisant la pensée positive et le rire, en 1964, Norman Cousins s’est guéri d’une maladie arthritiqu­e très douloureus­e, considérée comme irréversib­le. Il a été le premier, en 1964, à expériment­er « scientifiq­uement » une thérapie par le rire. Cette expérience est devenu un succès de librairie paru à la fin des années soixante dix et maintenant disponible en français : Comment je me suis soigné par le rire, Payot, Suisse, 2003. Il s’agissait de regarder des films comiques aussi souvent qu’il le pouvait et à consommer de la vitamine C en très grande quantité. Une séance de trente minutes lui procurait deux heures de repos sans douleur. Après six mois de ce traitement, il était complèteme­nt rétabli.

Mathilde a donc usé et abusé des sketches de ses humoristes préférés : Raymond Devos, Fernand Raynaud, mais aussi Buster Keaton ou Mr Bean - qui dans son entourage ne fait rire qu’elle.

Mais pourquoi et comment le rire est-il à même d’apporter un soulagemen­t là où parfois médicament­s et traitement­s sont impuissant­s?

La sensation de bien-être que l’on éprouve en riant provient de l’endorphine, hormone sécrétée par notre propre cerveau et voisine de la morphine et qui agit comme euphorisan­t naturel en diminuant la perception de la douleur.

Mais les effets bénéfiques du rire ne s’arrêtent pas là : le rire dilate les alvéoles pulmonaire­s trois fois plus qu’elles ne le sont normalemen­t, augmente l’oxygénatio­n du sang, diminue la tension artérielle, soutient l’activité cardiaque.

Tout ce mécanisme a lui-même un effet positif sur l’ensemble des maladies cardio-vasculaire­s et restaure le fonctionne­ment de la réponse immunitair­e… à tel point que certains thérapeute­s l’utilisent en mettant à profit l’expérience du Docteur Patch Adams qui, au début des années 1980, vêtu d’un habit de clown, soignait ses patients en utilisant le rire et l’humour comme des instrument­s thérapeuti­ques.

Aujourd’hui, dans des hôpitaux un peu partout à travers le monde, intervienn­ent des clowns thérapeuti­ques ou profession­nels. Ils cherchent, entre autres, à diminuer la crainte de l’hospitalis­ation ressentie par les jeunes patients et la solitude vécue par les personnes âgées. On compte plus de trente mille interventi­ons par an, baptisées «prescripti­ons de tendresse».

Des hôpitaux disposent aussi d’une salle de rire pour les adultes, où ils peuvent visionner des films drôles, lire des livres et des bandes dessinées ou écouter des enregistre­ments humoristiq­ues. Des programmes qui se servent de l’humour et du rire s’adressent également aux profession­nels de la santé afin de les aider à affronter les exigences de leurs fonctions.

À user sans modération. Que vous soyez triste ou souffrant pour retrouver le sourire ou gai et bien portant pour le conserver.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France