Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

C’est la mode !

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La petite fille de Mathilde est venue passer quelques jours chez sa grand mère. A peine arrivée, elle s’est précipitée chez les voisins dont les enfants, de son âge, sont devenus ses meilleurs amis à l’occasion des vacances. Avant de partir en courant elle a précisé à Mathilde que sa valise était pleine de linge à laver et qu’elle pouvait s’en occuper. S’il-te-plaît-merci (quand même). Procédé un peu sans gêne que Mathilde n’a pas relevé. Elles ne se voient pas assez souvent pour qu’elle se mêle d’améliorer son éducation. Elle a trouvé tout ce à quoi elle s’attendait et bien davantage. Un pantalon (on dit jeans) avec deux grands morceaux manquants au niveau des cuisses, effilochés, de même pour l’ourlet, très usé et déchiré. Bon à jeter. Ou à faire des chiffons à poussière. Occupée à autre chose, Mathilde a lancé une machine et mis le pauvre jeans de côté.

Quelques heures plus tard sa petite fille revenait s’habiller pour aller aire un tour en ville avec ses amis. « Ah, tu as trouvé mon linge. Mais où sont passés mes jeans ? J’espère que je ne l’ai pas oublié.

- Je n’ai rien trouvé d’autre qu’un pantalon tout déchiré et usé jusqu’à la trame, impossible à réparer, dont je compte faire des chiffons.

- Des chiffons !!?!! Mon jeans à la dernière mode ! Qui m’a coûté soixante quinze euros sur mon argent de poche parce que Maman ne voulait pas me l’acheter !?»

C’est ainsi que Mathilde a appris, éberluée, qu’un nouveau style fait fureur chez les jeunes: le Jeans Déchiré.

Initialeme­nt, il s’agissait de créer de légers trous au niveau des genoux pour le rendre «urbain et anti-conformist­e». Les industriel­s sont entrés dans la danse pour créer des collection­s de «Jeans Déchirés super » pour satisfaire la clientèle. Mais comme si cela ne suffisait pas, une fois à la maison on personnali­se son acquisitio­n et on commence à agrandir les trous.

Les adolescent­es déambulent maintenant avec des pantalons troués devant comme derrière et cela, à plusieurs niveaux. Quels parents laissent son enfant sortir de la maison avec des habits troués ? Et connaissan­t le prix d’un Jeans... Quel gâchis !

La définition de la mode étant, paradoxale­ment, d’être rapidement démodée, une fois tous les Jeans troués, il faudra les jeter et en racheter d’autres à la prochaine mode : peut-être tachés ? Ou recousus... Ce qui permettrai­t de faire des économies.

Les gens sont fous. Si on leur dit que la mode c’est de se promener avec entonnoir sur la tête, ou/et tout nu avec une plume dans le derrière, ils vont le faire ?

Aucune originalit­é. Tous le même costume. Pour une tendance, à l’origine «anti-conformist­e» c’est plutôt raté.

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