Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Nouveau mouvement de grogne chez les CRS
Au moment même où les députés votaient l’exonération de leur indemnité de tout prélèvement social, les CRS étaient invités, eux, à participer à l’effort collectif en étant taxés sur les défraiements en lien avec leur éloignement. Après le gel du point d’indice, l’application du jour de carence et la baisse des dotations de l’état pour le ministère de l’intérieur, la coupe semble pleine pour les itinérants de la sécurité. Le jour du rassemblement pour une mission sur Paris, seul 1/3 de l’effectif était sur les rangs.
Olivier Candille, délégué régional CRS Alliance PN, nous éclaire sur les raisons de cette colère:
“La température est montée au début de l’été, avec l’annonce de Bercy, qui souhaite assujettir les indemnités que perçoivent les CRS au titre de leur éloigne- ment aux prélèvements sociaux. L’apparition sur la fiche de paye laisse aussi présager une imposition sur le revenu, pour une perte sèche de 15%, et un délai de paiement passant d’une semaine à trois mois... les trois dernières années ont été pour les CRS synonyme d’emploi accru, de dégradation des conditions de travail, de transport et d’hébergement. Il faut batailler régulièrement pour obtenir un logement correct ou des véhicules en état de se déplacer, l’usure psychologique s’ajoute alors à la fatigue et à la pression de l’éloignement, s’il faut maintenant ouvrir le porte-monnaie…notre indemnité est censée compenser l’éloignement, mais elle ne tient pas compte de la disponibilité des effectifs déplacés, qui sont utilisables 24h/24. Un protocole d’accord avait été signé en 2015 pour réévaluer le montant à 39 euros, nous l’avions dénoncé car il ne correspondait pas à la valeur de notre implication, mais aussi parce qu’il laissait apparaître cette volonté d’hyper disponibilité et une possi- bilité d’imposition... La première chose que nous demandons, c’est l’ouverture de discussions. Nous avons des propositions à faire pour améliorer la situation, parce que nous avons une ambition pour notre métier.”