Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Un grand cru annoncé pour la 44e Route d’Occitanie
C’est le genre d’évènement qu’on avait hâte de retrouver. Une bouffée d’air frais, un vrai moment de compétition sportive, comme avant. La Route d’Occitanie, qui se déroulera du 1er au 4 aout, marque la reprise du cyclisme international et de la compétition en France. Une position de « premier de cordée », selon le bon mot de Christian Prudhomme, pour ouvrir la voie au Tour de France. « Une fierté » pour Kamel Chibli, vice-président de la Région Occitanie délégué aux sports de la région, et les organisateurs, qui entendent profiter du coup de projecteur pour mettre en avant l’épreuve et le patrimoine régional.
Un plateau exceptionnel
Pour ce qui est de l’épreuve, le plateau est « le plus beau depuis 1998 » selon son président Pierre Caubin, avec la présence de huit équipes World Tour, dont la team Ineos de Chris Froome et Egan Bernal, et neuf Continental Pro. Les plus grands coureurs français seront aussi de la partie, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Thibault Pinot (Groupama FDJ) et Warren Barguil (Arkéa Samsic) en tête. Comme chaque année, cette 44e Route d’Occitanie fera aussi la part belle aux « locaux » (Lilian Calmejane, Pavel Sivakov) et aux équipes plus modestes. Quatre « continentales » seront donc présentes, deux françaises (Natura4ever Roubaix Lille Métropole et Saint-Michel Auber 93) et deux étrangères (Bike Aid et Kern Pharma). « C’est important de maintenir cette confiance aux petites équipes car la Route d’Occitanie est une épreuve qui permet de se révéler et d’entretenir les sponsors », témoigne Pierre Caubin. Il sera difficile en revanche, pour ne pas dire impossible, d’approcher les coureurs. Appliquant strictement les consignes sanitaires, la Route d’Occitanie veut être une course « responsable et modeste, montrant qu’on peut vivre avec le virus ». Pas d’autographes ni de selfies donc, les spectateurs étant tenus à distance des zones de départ et arrivée. Les organisateurs ont appelé le public à porter le masque et respecter la distanciation sociale y compris sur le bord des routes, et le protocole sera simplifié au maximum pour limiter les échanges.
9 départements traversés
Avec un format de 4 jours, la course s’est étalée sur un maximum de départements pour mettre en avant le patrimoine occitan. Le grand départ sera donné le samedi 1er aout à Saint-Affrique. Après un passage devant les caves de Roquefort, le peloton mettra le cap vers l’Hérault. Deux difficultés (le col de l’Hôpital et le col des Très Vents) s’enchaînent avant un long final vallonné, un premier passage sur la ligne à Cazouls-lès-Béziers, une boucle dans les villages alentours puis un sprint final sur l’avenue Jean Jaurès. La deuxième étape partira de Carcassonne, avec un long départ fictif pour éclairer la cité médiévale, qui accueille pour la seconde fois seulement la Route d’Occitanie. Les coureurs prendront la direction de la Montagne Noire par Montolieu, effectueront la longue montée du Sor puis descendront par les Camazes et le lac de SaintFerréol, avant de disputer un sprint intermédiaire dans Revel et de prendre la route de Cap Découverte en passant par Albi. Là encore, un premier passage sur la ligne suivi d’une boucle sur les plateaux du Tarn et une arrivée par la Voie Jalabert. Avec deux montées sèches pour parvenir à Cap Découverte, les puncheurs auront une carte à jouer pour éviter un sprint massif, en particulier Lilian Calmejane qui voudra briller à domicile.
L’étape reine, celle de la montagne, prendra comme à son habitude le départ de Saint-Gaudens (31e accueil de la Route d’Occitanie pour la cité commingeoise) et visera les Hautes-Pyrénées après un sprint à Montréjeau. Fidèle à sa réputation, la Route d’Occitanie débroussaille celle du Tour de France : l’enchaînement Port de Balès, col de Peyresourde, sprint à Loudenvielle est calqué sur le tracé que la
Grande Boucle doit emprunter quelques semaines plus tard, histoire d’offrir des repères aux favoris présents début août. Puis la montée inédite du col de Beyrède, longue de 11km à 7%, marque une découverte qui sera observée par ASO. Les coureurs n’auront pas le temps de souffler puisqu’ils iront directement dans le Gers, où un dîner sera organisé le lundi soir à Lectoure, ville-départ de la dernière étape. Après 120km de plat marqués par la traversée du marché de Valence d’Agen et le sprint de Montcuq, la parcours se fera bien plus accidenté à l’approche de Rocamadour, qui verra également deux passages sur la ligne d’arrivée, en haut de la montée de l’Hospitalet.
Le patrimoine au coeur du parcours
On l’aura compris, la diversité des paysages et le passage par les plus grands sites d’Occitanie est au coeur de la conception du tracé, et les images diffusées par Eurosport devraient être superbe. Cette mise en avant va même plus loin : en plus des quatre maillots distinctifs habituels (le corail du classement général, le vert du classement par points, le bleu à pois blancs de la montagne et le blanc de meilleur jeune, respectivement sponsorisés par le département Haute-Garonne,
Tarn, Hautes-Pyrénées et Hérault), un grand prix de l’Occitanité, symbolisé par un maillot blanc frappé du logo de la région, sera décerné par les Grands Sites d’Occitanie à un coureur local. A cette distinction particulière s’ajoutent le prix Volvo de la combativité et le prix Trigône de la citoyenneté, un thème cher aux organisateurs, surtout en cette période.
Une grande édition s’annonce donc pour la Route d’Occitanie, qui espère tout de même voir le public sur le bord des routes. Parce que le cyclisme, c’est d’abord courir dans un costume banane à côté d’un échappé au milieu d’un col par 30°C. Masqué, cette année.