Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Jean-Luc Moudenc réélu à la présidence de Toulouse Métropole
Le 16 juillet dernier, les conseillers métropolitains ont réélu Jean-Luc Moudenc à la tête de Toulouse Métropole. Son investiture ne fut pas une surprise. Le maire de Toulouse était le seul candidat à la présidence. Retour sur cette journée de vote.
Selon le règlement, le ou la doyen.ne de l’assemblée préside l’installation du conseil jusqu’à l’élection du nouveau président. Ida Russo, maire de Drémil-Lafage, ne cache pas son émotion face à cette mission hautement importante. Après le rappel du règlement, elle présente le déroulée de l’élection aux 133 conseillers métropolitains présents au Centre Congrès Pierre Baudis. Afin de respecter les règles sanitaires, les élus sont invités à attendre l’indication de l’huissier pour se diriger vers l’isoloir.
Durant de longues minutes, les internautes peuvent lire sur leur écran « déroulé du vote » et « dépouillement du vote » avant d’entendre la présidente provisoire énoncer le résultat.
« 96 voix pour Jean-Luc Moudenc, 37 blancs. JeanLuc Moudenc est élu Président de Toulouse Métropole » délivre Ida Russo. « « Toutes mes félicitations pour votre réélection méritée à la présidence de Toulouse Métropole. Tout d’abord pour votre investissement sans faille, pour votre disponibilité et puis pour votre écoute à l’égard de toutes les communes de la métropole. » souligne avec enthousiasme la maire de Drémil-Lafage.
De longs applaudissements accueillent le maire de Toulouse à la tribune. Jean-Luc Moudenc reprend son siège avec un score plus confortable qu’en 2014.
Les premiers mots du Président de Toulouse Métropole vont pour les 72 nouveaux élus dont les 15 nouveaux maires. Le renouvellement représente ainsi 55 % membres de l’assemblée métropolitaine.
Jean-Luc Moudenc a une pensée républicaine aux élus de la précédente mandature et rend hommage à ses prédécesseurs : Dominique Baudis, Philippe Douste-Blazy et Pierre Cohen.
« Chacune et chacun a contribué à servir sa commune, mais aussi à amener sa pierre à cet édifice qui nous réunit dans notre diversité communale », déclare Jean-Luc Moudenc
Le PS approuve le « Pacte d’orientation et gouvernance partagées » de JeanLuc Moudenc
Le président évoque les orientations communes des six prochaines années. Les priorités de ce mandat seront tournées vers la transition écologique, le soutien à l’économie et à l’emploi, l’aménagement du territoire, le renforcement des solidarités et des services publics. Cette dernière thématique continuera « la modernisation indispensable de l’administration ». La troisième ligne de métro sera au coeur des chantiers ainsi que le développement du plan d’aménagement du pôle multimodal. Jean-Luc Moudenc insiste également sur l’installation de deux aires fixes sur la métropole pour l’accueil des gens du voyage. « . Il faut qu’on prenne notre courage à deux mains » lance ouvertement Jean-Luc Moudenc aux conseillers.
Ces axes figurent dans un « Pacte d’orientation et gouvernance partagées » approuvés par les groupes politiques de sensibilités différentes dont le PS. « Ce pacte s’appuie sur un esprit collectif avec deux convictions communes absolues : le respect de l’identité des communes et la capacité à définir ensemble un projet ambitieux pour l’avenir de la métropole. » présente JeanLuc Moudenc.
Il rappelle que les signataires ne renient nullement à leur appartenance politique, mais s’inscrivent une ambition commune dans l’intérêt des métropolitains. « Ce pacte n’est pas une majorité politique, car chacun garde son identité et sa liberté politique. Elle est une majorité de projet et de gestion dans le but de faire avancer la métropole de Toulouse. […] L’idée est d’exercer de manière cohérente et ensemble les responsabilités mises en place aujourd’hui. » ajoute le Président de Toulouse Métropole.
Le vote du bureau confirme à la majorité cette confiance à une gouvernance partagée. 20 Viceprésidents sont élus dont 6 femmes et 14 hommes. Dominique Faure, maire de Saint-Orens et Karine Travail-Michelet, maire de Colomiers, prennent la tête des deux premières vice-présidences.
L’attribution des délégations n’est pas un hasard. Agnès Plagneux-Bertrand, ex-dirigeante de l’Aerospace Valley, occupe la viceprésidence à l’aéronautique et au spatial.
Maroua Bouzaïda, impliquée dans la vie associative notamment dans le secteur Toulouse-Nord, devient Vice-Présidente à la participation citoyenne métropolitaine au détriment de la candidature de Marc Péré. Un pacte de gouvernance contesté
Ce choix soulève l’indignation du maire de l’Union. Il dénonce « une brutalisation du rapport intercommunal » et note l’absence d’élus écologistes, communistes dans la gouvernance du bureau.
« Le groupe dont j’appartiens, aura zéro représentant au SDEGH alors qu’on représente 15 % de l’hémicycle. Je constate d’ailleurs que 4 opposants de ma commune sont sur cette liste. Je trouve cela inqualifiable et étonnant de mettre des personnes qui ont perdu. » proteste ouvertement Marc Péré.
Jean-Luc Moudenc réplique en mettant en exergue les positions publiques du marie de l’Union lors du mandat précédent. « La pratique qui a été la vôtre ces dernières années a été curieuse, consistant à exercer une vice-présidence exécutive, avec des délégations, et critiquer à tout bout de champ la Métropole. À un moment, il faut choisir et vous avez choisi en toute liberté. Vous avez déterminé des choix en toute liberté. Simplement, il y a une logique. Quand on prend une position dans la vie publique, cela a des conséquences logiques. » répond le Président de la Métropole.
Archipel Citoyen soutient
Marc Péré (L’Union) et Albert Sanchez (Cugnaux) Dans un communiqué, les élus d’Archipel Citoyen font part de leur surprise « de ne pas voir 2 Maires d’importance de l’agglomération qui lui avaient exprimé leur volonté de participer à l’exécutif : le Maire de Cugnaux (Albert Sanchez) et le Maire de l’Union (Marc Péré). » Or, Jean-Luc Moudenc révèle que les deux potentiels candidats ont déclaré leur candidature par texto le 14 juillet, soit deux jours avant l’investiture du conseil métropolitain.
Cette précision a peu d’importance pour l’opposition toulousaine. Elle note « le déni de démocratie » de la présidence. « Jean-Luc Moudenc a dit souhaiter que « la citoyenneté s’invite dans les projets métropolitains ». Force est de constater que la citoyenneté est déjà bafouée dès le premier conseil métropolitain par son déni de démocratie », déclare Archipel.
Pour le groupe politique, Jean-Luc Moudenc impose sa gouvernance au détriment des résultats. « Jean-Luc Moudenc, aidé par sa majorité de droite et ses alliés socialistes hors Toulouse, a donc imposé ses amis politiques battus aux élections municipales de Cugnaux et L’Union contre les élus majoritaires choisis démocratiquement par les habitantes et habitants de ces communes. Ce mépris démocratique est inacceptable. Il démontre la volonté de JeanLuc Moudenc d’imposer sa vision et ses amis jusque dans les communes où les habitant-es n’en ont pas voulu ! » ajoute scandalisés les Archipéliens.
À la fin du conseil, Odile Maurin enfonce le clou sur les réseaux sociaux. « Virage du PS qui affirme de + en + sa compatibilité avec LR et LREM : sachons-nous en souvenir aux prochaines échéances ! ».
Cette mise en garde promet des surprises lors des prochaines élections départementales et régionales à venir.