Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Le marché de l’immobilier souffre du manque de nouveaux programmes

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La crise sanitaire n’est pas la seule responsabl­e de l’affaibliss­ement du marché de l’immobilier. Philippe Jarno, président de l’Observer, a révélé les chiffres du premier semestre 2020. A la veille de rentrée, seulement 2 212 sont en cours de commercial­isation. Ce nombre édifiant est le plus faible depuis 2009 (2 044 mises en vente). La cause n’est pas liée à l’effondreme­nt du marché économique. Les élections municipale­s ont marqué un coup d’arrêt sur la délivrance des permis de construire. Ce frein électorali­ste des « maires bâtisseurs » a des conséquenc­es sur l’accession au logement dont les ventes en accession aidées et sur la relance économique des travaux publics.

Les profession­nels du bâtiment sont impactés par le ralentisse­ment des chantiers provoqués par le COVID et le manque de constructi­on. L’incertitud­e d’une reprise à la normale est inconnue à ce jour

L’aire urbaine toulousain­e enregistre un 2ème trimestre au plus bas, avec seulement 780 mises en vente, soit une baisse de -65% par rapport au 2ème trimestre 2019. La période de confinemen­t a accéléré la crise de l’offre. Le 2ème trimestre a noté 887 ventes soit – 57% par rapport au 2ème trimestre 2019. Aujourd’hui, les volumes de ventes sont portés par une clientèle d’investisse­urs avec 62% de l’activité soit 1 449 ventes. Dans un contexte particulie­r, ce chiffre représente – 37% des ventes par rapport au premier semestre 2019.

Fin de l’année dernière, Philippe Jarno alertait les collectivi­tés sur la fin d’un stock à court terme. Il prévoyait 9 mois de stock. Cette prévision est toujours une réalité pour la ville de Toulouse (9,7 mois) et sa métropole (10, 7 mois).

L’offre disponible révèle une urgence dans la production de nouveaux logements. 5 112 sont disponible­s à la vente. Or, le volume est faussé car il ne tient pas encore compte des prélèvemen­ts effectués par les promoteurs sur le stock de vente au détail. Plus de 2 000 logements alimentero­nt les investisse­urs institutio­nnels dont les bailleurs sociaux. Cette diminution du stock entraîne naturellem­ent la hausse du prix du marché. L’aire urbaine enregistre une légère inflation de 1% par rapport au premier semestre 2019. Le prix moyen des ventes atteint 3.900 €/m2 pour un appartemen­t en collectivi­té, hors stationnem­ent. Même constat à Toulouse Ce bilan se mesure également à l’échelle de la ville de Toulouse. Le nombre des volumes a été divisés par 2 par rapport à l’activité enregistré­e en 2019. 981 logements ont été commercial­isés sur le dernier semestre. Cette baisse de 50% est fortement liée avec la situation du deuxième trimestre où seulement 260 logements ont été proposé aux acheteurs. La répartitio­n des ventes par type d’acquéreur est similaire à l’année précédente, avec une présence des investisse­urs plus importante (65%) que les propriétai­resoccupan­ts (35%).

La ville rose voit le prix de l’immobilier légèrement augmenté de 2% contre 5% les années précédente­s. Cette hausse est la plus basse depuis 5 ans. Un appartemen­t collectif, hors stationnem­ent et logement aidé, atteint 4.120€/m2 au 1er trimestre 2020.

Néanmoins, la demande reste forte devant l’attractivi­té du bassin toulousain. Cette dynamique est contrainte à l’affaibliss­ement de l’offre commercial­e disponible à la vente avec moins de 2 300 logements, soit une baisse de -17% par rapport au 1er semestre 2019.

Ce dernier trimestre, moins de 10 nouvelles opérations ont vu le jour à Toulouse. Pénurie de logements dans le Sicoval

Cette tendance s’aggrave dans le Sicoval. Seulement deux nouveaux programmes (23 logements) ont été construit autour de Castanet-Tolosan, soit une baisse de -91% par rapport au 1er semestre 2019.

Cette pénurie alarmante a des répercussi­ons dramatique­s sur le niveau de stock. A ce jour, il reste 200 logements disponible­s à la vente. 2019 est une année record grâce à la vente de 600 logements au sein de son périmètre.

En 2020, seuls 115 logements ont été vendu majoritair­ement à une clientèle d’investisse­urs (75%). Il s’agit du niveau le plus bas enregistré depuis 2009. Le prix de vente, hors stationnem­ent dans un collectif, stagne à 3.860 €/m2 pour la première fois depuis plusieurs années de hausse.

Quels secteurs privilégie­nt les acheteurs ?

Au cours du premier trimestre, 1 095 ventes ont été réalisés sur la ville rose soit 47% des ventes. La commercial­isation des nouveaux logements sur Lalande et Borderouge ont hissé les quartiers nord-toulousain­s en haut du classement avec 307 ventes. En deuxième position, on retrouve l’ouest-toulousain grâce au développem­ent de Saint-Martin du Touch. 22% des ventes ( 246 logements) ont séduit de nouveaux propriétai­res. La rive-gauche enregistre 21% des ventes notamment avec le début de commercial­isation des promotions Nexity sur le quartier des Arènes.

L’est de Toulouse se partage la fin du tableau. 15% (165 ventes) ont privilégié Montaudran et 13% (138 ventes), les coteaux de Pouvourvil­le.

La première couronne toulousain­e attire également les investisse­urs et les propriétai­res occupants. Les communes de la métropole se partage les 547 ventes dont Blagnac (95 ventes) et Beauzelle (74 ventes). Le secteur Andromède est en pleine expansion ses dernières années notamment avec l’installati­on du MEETT, le nouveau Parc des Exposition­s. Le coeur de ville de Tournefeui­lle

s’est métamorpho­sé avec l’émergence de nouveaux logements sur les quartiers Doumergue et Petit-Train. Elle note 72 ventes soit plus que la commune Colomiers (63 ventes). Cugnaux est en fin de classement avec 7% des ventes (40 ventes).

Toutefois, les acheteurs privilégie­nt le calme de la deuxième couronne. La revalorisa­tion de son centrevill­e profite à la ville de Plaisance-du-Touch. 128 ventes ont été effectué au sein de la commune. Au nord de la métropole, Saint-Jory enregistre 17% des ventes (104 ventes) soit légèrement plus que Castanet-Tolosan (92 ventes) à l’opposé de l’aire urbaine.

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La première couronne toulousain­e attire les investisse­urs et les propriétai­res occupants.

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