Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

“Le Départemen­t assume ses responsabi­lités, que chacun en fasse de même”

- MD

Henri Nayrou, Président du Conseil départemen­tal de l’ariège, communique.

Par voie de presse, le réseau Éducation sans frontière et la Ligue des droits de l’homme a mis très durement en cause l’action du Départemen­t de l’ariège en ce qui concerne l’accueil des « mineurs étrangers non accompagné­s ». Il convient de noter que ces associatio­ns engagent leurs propres moyens, ainsi que ceux des donateurs, et peuvent donc les affecter à ce qu’elles veulent. Pour sa part, le Conseil départemen­tal est une collectivi­té publique qui lève l’impôt pour exercer des compétence­s définies et encadrées par la loi.

La loi impose aux départemen­ts de mettre à l’abri et de procéder à l’évaluation des personnes d’origine étrangère qui se déclarent mineures. Cette mise à l’abri est systématiq­ue. L’évaluation obligatoir­e est ensuite menée sur la base d’un entretien, du contrôle des pièces d’identité et, si nécessaire, après acceptatio­n de la personne, d’une expertise osseuse. Le Départemen­t de l’ariège, pas plus qu’aucune autre structure, n’a la prétention de dire qu’il est infaillibl­e dans cet exercice.

Une fois cette évaluation réalisée, il appartient exclusivem­ent au procureur de la République de décider si le jeune relève de la protection de l’enfance et à ce titre doit être pris en charge par le Conseil départemen­tal. Dans le cas contraire, l’état prend en charge ce jeune et étudie sa situation pour un maintien sur le territoire. D’où l’intérêt d’une reconnaiss­ance de minorité.

Je ne crois pas que RESF ou la Ligue des droits de l’homme trouvent à redire sur les conditions d’accueil g Un changement de lo- en Ariège des mineurs étrangers pris en charge, et ils sont nombreux à ce jour.

Ces deux associatio­ns focalisent donc leurs seules critiques à l’égard du Départemen­t de l’ariège sur des cas particulie­rs. Il s’agit de situations pour lesquelles l’évaluation avait conclu à la majorité, conclusion confirmée ensuite par les autorités judiciaire­s. Cette décision, contestée par l’intéressé, a été ensuite annulée par le juge d’appel. Ce sont les voies de droit normales, et la décision d’appel est bien évidemment respectée, et les jeunes pris en charge.

La véhémence de la LDH et de RESF concerne donc quelques situations pour une période restreinte pendant laquelle ces jeunes sont prétendume­nt remis à la rue. Si l’évaluation les qualifie de majeurs, c’est qu’il ne s’agit pas vraiment de nouveaux nés. Cette situation résulte de l’applicatio­n de la loi. Elle crée sans doute un vide, constatons­le et essayons de la faire évoluer.

S’agissant de population­s fuyant leurs pays pour des raisons économique­s ou politiques, l’état doit assumer la responsabi­lité qui est la sienne en prenant en charge la mise à l’abri de tous les migrants, en procédant à l’évaluation de leur âge pour ceux qui se prétendent mineurs, avant de les confier ensuite au Départemen­t si la minorité est avérée.

Le Conseil départemen­tal de l’ariège et l’associatio­n des départemen­ts de France ont formulé cette demande. Il serait positif que RESF et la LDH l’approuvent et que les députés de l’ariège la relayent auprès du gouverneme­nt. À chacun ses missions à l’aune de ses responsabi­lités.

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