Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

«Indispensa­bles les réformes ?»

- MFO

Un communiqué de l’union syndicale Solidaires Ariège

« La France est dans les cordes » dit le 1er ministre ; « la France est le seul grand pays à n’avoir pas résolu le problème du chômage de masse » dit Macron « La France est en faillite » disait Fillon. Même baratin pour justifier leurs réformes.

La ficelle est usée. Fillon et Sarko avaient augmenté la dette de 600 Mds d’euros en 5 ans avec les cadeaux fiscaux aux plus riches, un record, et en avaient tiré argument pour imposer l’austérité. Macron veut réduire l’impôt sur la fortune (ISF) et sur les bénéfices des sociétés, et « en même temps » réduire le déficit budgétaire ; comment ? en s’attaquant aux dépenses de l’état, c’est-à-dire à nos services publics et aux fonctionna­ires, Philippe parle « d’état d’urgence budgétaire » , mais c’est eux qui creusent le trou. Et ils promettent la fin du chômage de masse.

La réforme du code du travail. Les mêmes mesures ont déjà été imposées dans une dizaine de pays européens. Dans certains cas le chômage a baissé : mais à quel prix ? Une dégradatio­n de l’emploi, la multiplica­tion de petits boulots, de temps partiels : contrats 0 h en Grande Bretagne (on vous fait venir pour quelques heures... ou pas du tout), minijobs en Allemagne (quelques heures payées 1,5 euros en complément de l’allocation chômage). Avec de surcroît une pression sur les chômeurs pour qu’ils acceptent ces conditions. Une réduction du temps de travail avec une chute du salaire : ce n’est pas celle que nous voulons . Aucun pays n’a amélioré l’emploi et la situation sociale avec ces mesures.

Quelle France est dans les cordes ? Les entreprise­s du CAC 40 ont distribué 56 milliards d’euros à leurs actionnair­es en 2016. Un niveau record depuis la crise financière de 2008, ce sont 13 milliards de plus comparé à 2015. Ajoutons 22 millards de crédit d’impôt ( le CICE de Hollande), l’évasion fiscale qui fait perdre au budget entre 60 et 80 milliards de recettes par an et on se fait une autre idée des solutions possibles.

Pour eux ça va de mieux en mieux, Mais ça va mieux pour eux parce ça va plus mal pour nous, c’est clair. Les présidents se succèdent et c’est nous qui allons trop souvent dans les cordes. Pourtant si nous réagissons, nous avons les moyens de les mettre KO.

Pourquoi cet acharnemen­t partout. Les multinatio­nales se sont lancées à la conquête du marché mondial. Gattaz, président du MEDEF, a justifié ainsi la réforme du Code : « Il faut que nos entreprise­s puissent aller à la conquête du monde. » Donc compétitiv­ité des entreprise­s en priorité ; il ajoutait : « Mais attention, le diable est dans les détails, notamment en matière sociale». Voilà ce qu’il craignent, le progrès social.

Le moyen, avec l’exploitati­on au maximum des salariés, c’est le libre- échange, qui se concrétise dans des dizaines d’accords de l’union européenne comme le CETA (avec le Canada, mis en oeuvre le 21 septembre), le JEFTA (avec le Japon), le TAFTA (avec les USA, en sommeil), les APE ( partenaria­t économique) avec les pays africains dans lesquels les dégâts sont encore plus catastroph­iques. Les négociatio­ns se font sans informatio­n des citoyen(ne)s.

Cette conquête du monde c’est forcément la guerre économique : ils se concurrenc­ent et c’est nous qui payons les pots cassés. Elle explique aussi que le peu de démocratie qui existe soit attaqué, d’abord le 49-3, aujourd’hui les ordonnance­s, Il veulent passer coûte que coûte,

Nous ne voulons pas être gouverné(e)s par le Medef, la finance et leurs représenta­nts !

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