Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège
Changer de point de vue
Après la grève à la SNCF, celle des pilotes à Air France a fini d’exaspérer ceux qui sont obligés de se déplacer pour leur travail. Après plus de deux semaines de perturbations, les pilotes ont refusé les propositions de la direction qui a démissionné. 2% d’augmentation de salaire tout de suite et 5% plus tard ont été jugés insuffisants. Au grand dam de l’opinion publique qui estime que ces professionnels sont déjà honteusement bien payés par rapport à d’autres. Leur action pourrait même menacer l’existence de notre compagnie nationale après une baisse de trafic des voyageurs et des marchandises qui renforce la concurrence.
Il n’est pas question de mettre en cause le bien-fondé des positions des uns ou des autres. Mais de s’interroger sur un autre aspect de la question dont on ne parle pas.
Ceux parmi vous qui ont eu l’occasion de faire des vols de plus de dix heures, se souviennent de leur malaise pendant plusieurs jours, dûs au décalage horaire. C’était bien autre chose que l’impact du changement horaire, deux fois par an, dont on dénonce enfin les répercutions sur la santé. Le personnel navigant, tant les pilotes que les hôtesses de l’air ou les stewards, vivent cela plusieurs fois par semaine pendant plusieurs décennies de carrière. Certes ils fréquentent des pays de rêve et logent dans des palaces, mais ils connaissent une souffrance physique et psychologique qui va en s’aggravant avec l’âge.
Je le répète, il ne s’agit pas de prendre parti, mais d’essayer de réfléchir sur une question d’actualité en allant au-delà de ce qu’on nous dit, toujours trop vite, dans les medias et ensuite d’appliquer cette méthode d’analyse à toutes les autres informations souvent lapidaires et forcément déformées. De se donner le temps de la réflexion afin d ‘élargir son point de vue avant de se forger une opinion qu’on sera toujours prêt à réviser.