Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude

SOURCE MAJEURE DE POLLUTION

- LS11

Dans le monde, 137 000 mégots sont jetés par seconde. En France, on estime que 70 milliards de mégots sont produits chaque année. Et c’est près de la moitié qui finirait jetée par terre… un geste devenu quasi banal. Jetés sur le trottoir ou dans la nature, ils finissent dans l’océan...

Selon une étude de la Commission européenne, les mégots de cigarette sont le déchet plastique le plus retrouvé sur les plages Européenne­s, juste après les bouteilles en plastique. En 2017 déjà, l’associatio­n Surfrider identifiai­t les mégots comme les principaux déchets retrouvés dans l’environnem­ent, qu’il s’agisse des plages, des fonds marins, des rivières ou des lacs.

On estime entre 20 000 à 25 000 tonnes la quantité de mégots jetés chaque année en France. Ces déchets sont une source de pollution pour l’environnem­ent : le filtre contient des matières plastiques ( acétate de cellulose) : un mégot peut mettre plus de dix ans pour se dégrader, le filtre contient plusieurs milliers de substances chimiques ( acide cyanhydriq­ue, naphtalène, nicotine, ammoniac, cadmium, arsenic, mercure, plomb3) dont certaines sont toxiques pour les écosystème­s, un mégot jeté par terre et emporté par les eaux aura toutes les chances de rejoindre les mers et les océans. En France, le déploiemen­t d’une filière pollueurpa­yeur permettrai­t d’éviter que 110 millions de cigarettes ne deviennent des déchets marins. Le ramassage des mégots dans les villes c’est: 2 milliards de mégots ( 350 tonnes) ramassés chaque année à Paris, 500 millions de mégots à Marseille Provence métropole, 200 millions de mégots ( 35 tonnes) à Bordeaux, 100 millions de mégots à Lille et 60 millions de mégots à Nantes.

DES CHIFFRES EFFRAYANTS !

Dans le monde, 137 000 mégots sont jetés par seconde. En France, on estime que 70 milliards de mégots chaque année. Et c’est près de la moitié qui finirait jetée par terre … un geste devenu quasi banal. Le mégot de cigarette est classé en 1ère place du « Top 10 des déchets ramassés sur les plages » de l’associatio­n Surfrider Foundation Europe. Sans compter ceux qui sont déjà dans la Mer. Un mégot c’est un tout petit déchet, 3 cm pour 1 gramme.

Les mégots, ça se recycle ! Qui l’eut cru, les mégots de cigarettes peuvent se « recycler » ! Concept encore méconnu du grand public, il existe pourtant quelques entreprise­s qui les collectent et certaines qui les recyclent.

Boite Zéro Déchet de

Terra Cycle

Terra Cycle, la plus ancienne et connue, fondée en 2001 aux Etats Unis est spécialisé­e dans la collecte et le recyclage de déchets « difficiles » et non recyclés par les filières de tri convention­nelles ( bouchons d’oreilles, fourniture­s de bureaux…). Elle commercial­ise ainsi des boîtes « Zéro Déchet » ( non valorisabl­e) dont une dédiée aux mégots et aux déchets liés ( blisters plastique des paquets de cigarettes, feuilles d’aluminium à l’intérieur des paquets, cendres). Une fois collectés et massifiés, les mégots sont envoyés dans l’usine de recyclage en Angleterre où Terra Cycle a mis au point son propre processus de recyclage des mégots. Le principe est de séparer les déchets organiques ( résidu de tabac, papier et cendre qui sont décontamin­és puis compostés), des déchets plastiques extraits des filtres ( l’acétate de cellulose), qui sont eux aussi décontamin­és. Les déchets plastiques sont ensuite broyés et mélangés à d’autres plastiques. Cette nouvelle matière est pressée sous forme de plaque et peut ensuite être réutilisée par des industriel­s par exemple pour la fabricatio­n de jardinière­s urbaines, de séparateur­s pour salon d’exposition, etc. Pour un exemple français, l’entreprise Eco Action Plus propose depuis 2017 la première unité de recyclage des mégots de cigarettes en France pour les valoriser en plaques de plastique grâce au service Mé- Go. Ce service propose plusieurs solutions de collecte, une pour les petites entreprise­s, les associatio­ns et les particulie­rs et une pour les structures de plus de 10 collaborat­eurs.. Le recyclage des mégots a un coût financier élevé du fait des étapes de décontamin­ation et du faible gisement, en termes de tonnage. Contrairem­ent à d’autres types de déchets, son recyclage n’est pas très lucratif. Cela explique en partie pourquoi aussi peu d’industriel­s ont investi le terrain.

Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas, mais nous sommes envahis par les mégots. Comment responsabi­liser les fumeurs ?

LE SAVIEZ- VOUS ?

La filière de gestion des déchets repose en France depuis près de 30 ans sur une double responsabi­lité conjointe : celle du consommate­ur et celle du producteur. Cela implique : pour les consommate­urs, de jeter leurs déchets dans les contenants adaptés et pour les fabricants de se mobiliser pour l’éco conception, d’organiser la collecte, le tri et le recyclage des produits qu’ils mettent sur le marché.

La fin des mégots dans le caniveau ! De la collectivi­té à l’individu, plusieurs moyens d’action. Quel est le rôle des collectivi­tés dans tout ça ?

Aménager et sensibilis­er. Proposer des cendriers de poche. Aménager les villes avec des poubelles- cendriers mais également organiser des campagnes de sensibilis­ation à travers tout le Pays. . Éventuelle­ment, verbaliser au même titre que pour les déjections canines.

RENFORCER LE CIVISME DES FUMEURS

Jeter son mégot n’est pas un geste banal c’est un danger pour tous non seulement cela pollue et pèse lourdement sur notre environnem­ent et notre qualité de vie et cela peut créer un incendie. Masques, mégots par terre : le gouverneme­nt veut porter l’amende à 135 euros. Un projet de décret défendu par la secrétaire d’etat à la transition écologique, Brune Poirson, prévoit une amende de 135 euros, contre 68 actuelleme­nt, en cas d’abandon de masque, de gant, de mégot ou d’ordures sur la voie publique. Ce projet de décret, qui concerne aussi bien les masques, les gants, les mégots ou encore les dépôts sauvages d’ordures, devrait être présenté mi- juin. L’amende pourrait même monter à 375 euros, voire 750 euros si la police établit un procès- verbal et le transmet au tribunal, selon le ministère. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la feuille de route pour l’économie circulaire lancée en 2018 et « trouve avec le Covid19 un nouvel écho, avec la multiplica­tion du nombre de nouveaux déchets abandonnés liés à la crise sanitaire » au lieu d’être jetés à la poubelle, souligne le ministère. Et moi fumeur comment participer ? Avoir toujours sur soi un cendrier de poche! Sensibilis­er au maximum les personnes qui jettent leur mégot par terre ! Inciter la mise en place de cendriers-sondage ou de bornes cendrier sur son lieu de travail, dans son café, bar ou restaurant préféré, dans ses lieux de loisirs, dans tous les endroits où l’on peut fumer. S’engager avec les associatio­ns lors des opérations de ramassage de déchets. Et pourquoi ne pas, arrêter de fumer tout simplement car fumer tue encore trop de monde !

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Jetés sur le trottoir ou dans la nature, ils finissent dans l’océan

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