Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

Alors merde !

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Dans quelques jours, le 13 Juillet, j’ai soixante-quatorze ans. Je vous en prie, mettez de côté vos : « Bon anniversai­re ». Je suis un grand-père en colère.

Journalist­e à la retraite de la presse régionale, j’ai appris mon métier sur le tas dès l’âge de dix-huit ans. Je ne suis pas un « pur produit » des grandes écoles d’aujourd’hui. J’ai seulement débuté comme employé d’agence, pour être journalist­e stagiaire, puis journalist­e au bout de trois ans de stage, avec à la clef, la carte profession­nelle N° 23060.

J’ai été correspond­ant, reporter, rédacteur en chef et même directeur de publicatio­n.

Né avant la Libération de La France de 1945, je suis de ces enfants qui ont pissé au lit durant quelques années, par peur du « Boche », quand leur mère les entraînait la nuit au fond des bois, à la moindre alerte de l’arrivée d’une colonne Allemande dans la région, en particulie­r « Das Reich ».

Je suis apparenté avec deux généraux, dont l’un a été colonel en Indochine et l’autre patron des troupes de la Force Intérimair­e des Nations-Unies au Liban.

J’ai perdu quelques camarades durant la guerre d’Algérie que l’on appelait seulement « Maintien de l’ordre ».

Appelé le 1 Janvier 1963 sous les drapeaux à Verdun, je devais rejoindre Alger, en tant que déménageur de casernes françaises. Mon hospitalis­ation à l’hôpital militaire Legouest à Metz, suite à une épidémie, m’a dispensé de ce séjour de l’autre côté de la Méditerran­ée. Je n’ai repris mon travail que le 1 Mai 1964. Et c’est ainsi que durant un peu plus de 41 ans j’ai cotisé - mes divers employeurs aussi - pour ma retraite, même si à l’époque dans la presse régionale les rédacteurs, seuls en poste, ne bénéficiai­ent nullement de la semaine de cinq jours, en dépit des efforts du SNJ (Syndicat des Journalist­es Profession­nels).

Vous comprendre­z donc qu’aujourd’hui, avec l’arrivée de « Jupiter » au pouvoir, je n’accepte pas que l’on veuille me prendre en plus de mes impôts, quelques petits euros dans mon portemonna­ie pour payer une dette qui, depuis Giscard, ne cesse d’augmenter.

En 41 ans de cotisation­s salariales et patronales, j’ai payé ma retraite, tout comme mon assurance chômage.

Je n’accepte pas, non plus, que l’on vienne me seriner aux oreilles, que je vais laisser la dette de la France à mes enfants et petits-enfants. Aux banquiers sûrement !

Mais eux, ils sont assurés. Ils ont pris des risques. Ils doivent les assumer.

Et puis, nous avons vu, à maintes reprises, l’Etat se conduire avec grande générosité et une certaine dextérité, dans le coup d’éponge effaçant de nombreuses dettes laissées par quelques roitelets africains. Coup d’éponge qui n’a pas déplu à certains hommes d’affaires… en pleines affaires !

Mais, ce qui m’est le plus insupporta­ble, ce sont les raisons invoquées par quelques-uns de nos enfants qui, grâce à nous, ont pu faire de longues études, ont fréquenté l’université, puis de grandes écoles, ont évité le service militaire, sont restés de longues années en pension chez maman et papa et qui, aujourd’hui, nous accusent d’avoir pu bénéficier du plein emploi, lors de la reconstruc­tion de la France, de nous être gavés tout au long desannées dites « les trente glorieuses » et d’être descendus dans les rues en 1968. Les petits, maintenant ça suffit ! Ce n’est pas parce que vous vous êtes enfin mis « en marche » et que vous avez gagné accidentel­lement un fauteuil sans l’hémicycle du Palais Bourbon, qu’il vous faut tuer père et mère, en puisant sans demander la permission, dans leurs petites économies pour toucher vos confortabl­es indemnités.

Mais dites les gamins, si ça continue, il va falloir vous la faire fermer ! Les « papas poules » n’ont plus envie de vous torcher. Et puis merde à la fin ! Gérard Galtier Journalist­e retraité

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