Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Un contre tous et tous contre un
L’objectif majeur de l’État est bien de contraindre les collectivités à réaliser des économies budgétaires et que les baisses d’impôts actées par le gouvernement ne soient plus contrebalancées par des augmentations de la fiscalité locale.
L’affaire est loin d’être gagnée. Le « pacte» que proposera Édouard Philippe, existe déjà. Ce sont les «contrats de plan État-Région» qui ont vu tous les gouvernements de la Ve République promettre monts et merveilles en termes de financements de projets territoriaux et, systématiquement, opérer dans la foulée de sévères coups de rabots
Allons nous donc assister à un bavardage de plus pour enfumer le bon peuple ou une réflexion pour transformer un pays fragilisé? La conférence des territoires ne peut pas être un nouveau théâtre des belles résolutions sans lendemain alors que les fractures durcissent les inégalités et que les espaces ruraux sont les grands oubliés d’une France hyper-urbanisée. Il n’y a pas besoin d’un big bang des organisations mais de réponses concrètes tandis que la suppression annoncée de la taxe d’habitation pour 80% des Français conduit à l’assèchement fiscal et risque de tarir l’investissement des collectivités les plus économes.
Le risque pour Macron est de voir le «terrain» se rebiffer. Face au règne du pouvoir macronien, une opposition polymorphe et pluraliste s'organise. Celle des élus locaux LR et PS: maires et responsables départementaux ou régionaux. Les sujets de fâcherie entre Paris et les barons locaux ne manquent pas. Aussi Emmanuel Macron est-il attendu de pied ferme. La formule, l'emballage et le sourire du Président ne trompent pas les autorités locales convaincues qu'il s'agit surtout de leur faire avaler une potion amère. A commencer par le démantèlement de l'autonomie fiscale des territoires.