Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

Chaud les marrons

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Le tour de vis budgétaire, annoncé comme la conséquenc­e d’une copie "insincère" laissée par les socialiste­s, aurait sans doute été mieux accepté si les Français n’étaient pas en train de découvrir quelques mesures fiscales fort contrarian­tes. Et pourtant, la hausse de la CSG figurait dans le programme du candidat Macron. Avant même que soit arrêtée la réforme controvers­ée du Code du travail, la diminution de l’APL – une aide sociale très appréciée par les familles modestes – provoque un tollé.

Encore protégé par les vacances, le gouverneme­nt va avancer sur un terrain miné dès la rentrée. Le Président ne pourra se contenter d’affirmer que le chef, c’est lui. Il lui faudra sortir d’une ambiguïté longtemps entretenue. Et, à défaut de convaincre rapidement, négocier ou alors affronter une opposition citoyenne dont personne, aujourd’hui, ne se risque à évaluer l’ampleur.

En effet, dans une société en souffrance et impatiente, l'idée même d'état de grâce est devenue incongrue. Emmanuel Macron est en train d'en faire l'amère expérience. Il vient de perdre dix points dans le dernier sondage Ifop pour le JDD. Le chef de l’État voit sa cote de popularité chuter comme aucun autre avant lui, exception faite de Jacques Chirac en 1995, sans même avoir véritablem­ent entamé de réformes.

Emmanuel Macron peut-il tout se permettre ? De moins en moins très certaineme­nt. Mais il va aussi devoir rapidement donner des gages de réussite et de récompense­s pour les Français appelés à faire des efforts – après ceux faits dans les deux précédents quinquenna­ts – pour ne pas plonger. Même si, d’après François Hollande, maître en la matière, la rencontre d’un président de la République avec l’impopulari­té est de toute façon inévitable.

Néanmoins, avec 54%, l'indice de satisfacti­on reste majoritair­e, mais l'alerte est chaude. Le chef de l'Etat ne se faisait sans doute pas d'illusion : les premières mesures fiscales annoncées par son gouverneme­nt se paient cash dans les cotes de popularité. En Allemagne, l'ambitieux programme de réformes lancé par Gerhard Schröder lui a coûté la chanceller­ie. Les résultats sont arrivés trop tard. Or les Français sont plus impatients que leurs voisins d'outre-Rhin.

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