Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Carrefour va vendre des légumes interdit par la loi
Ces vieilles variétés de légumes sont issues de semences paysannes non homologuées par l'administration française, échappant donc à la taxe pour financer la recherche agronomique.
Échalotes, artichauts ou potimarrons d'antan... depuis la semaine dernière, Carrefour propose dans une quarantaine de ses magasins d'Ile-de-France et de Bretagne, une dizaine de légumes issus de semences paysannes. Fruits et légumes oubliés vont ainsi arriver sur les étals de Carrefour sous la bannière "Le marché interdit".
Selon Le Figaro, il s'agit de vieilles variétés issues de graines de fruits ou légumes cultivés à la ferme. "La loi interdit la commercialisation de plus de 96,4% des semences", affirme Carrefour, faisant référence au décret n°81-605 du 18 mai 1981 qui bloque la vente de certaines semences de fruits et légumes de variétés paysannes.
Pour l'instant, la législation interdit aux agriculteurs de commercialiser ces produits car les semences dont ils sont issus échappent aux circuits traditionnels. Elles ne sont pas inscrites au catalogue officiel des semences autorisées et ne sont donc pas soumises à la taxe pour financer la recherche agronomique. Exclues de la vente, ces semences vont finir par disparaître.
Dans les fait, la commercialisation des produits issus des semences paysannes n'est pas interdite, mais celle des semences proprement dites l'est, ce qui limite les producteurs à ne faire que de la vente directe
Afin de les sauver, l'enseigne s'est engagée sur cinq ans avec des maraîchers sur une dizaine de produits qui seront commercialisés au fil de la saison. D'abord, l'oignon rose d'Armorique et le potimarron angélique. Pour doper son opération, le distributeur a choisi un slogan accrocheur, "Le marché interdit".
Certains, comme la Confédération paysanne selon RTL, ont applaudi cette initiative. Mais d'autres restent prudents. "Cela va relancer le débat sur les semences paysannes adaptées à chaque région, c'est positif. Mais Carrefour reste un commerçant, on verra dans le long terme ce que donne ce partenariat avec les producteurs", explique la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab).
A travers cette initiative, l'enseigne entend faire changer la loi et militer pour plus de biodiversité dans les rayons, et a même lancé une pétition sur le site Change.org.
Et Carrefour compte bien étendre, très vite, cette stra-