Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Des mesures pour mieux rémunérer les agriculteurs
Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé une loi visant à rééquilibrer les contrats entre agriculteurs, industriels et distributeurs. L’objectif est d’augmenter le revenu des paysans en crise. Une loi qui sera adoptée par ordonnances au pri
Nous devons repenser collectivement une nouvelle France agricole. Vous devez vous organiser pour changer les modèles productifs
« Nous modifierons la loi pour inverser la formation du prix qui partira du coût de production. » Emmanuel Macron a annoncé aux États généraux de l’alimentation, à Rungis (Val-de- Marne) qu’il légiférerait par ordonnances pour rééquilibrer les contrats commerciaux entre agriculteurs et distributeurs. La loi devrait être présentée et adoptée « au premier semestre 2018 ».
1 Mieux rémunérer les agriculteurs.
L’ambition du président est de trouver les moyens de mettre un terme à la paupérisation de la profession agricole. Selon la sécurité sociale des agriculteurs (Msa), leur revenu moyen en 2016 a aug- menté de 4 % à 5 % par rapport à celui de 2015 mais il reste compris entre 1 083 et 1 250 euros par mois.
2 Inverser la formation des prix.
Concrètement, Emmanuel Macron propose que les prix payés aux agriculteurs soient fixés à partir de leur coût de revient, sur lequel transformateurs et distributeurs appliquent ensuite leur marge, et non le contraire comme c’est le cas aujourd’hui.
Sur le plan technique, la décision de relever le seuil de revente à perte (Srp) de la grande distribution, très attendue par les agriculteurs, dépendra du bouclage des stratégies de chaque filière. Le seuil de revente à perte est le prix minimum en dessous duquel les distributeurs n’ont pas le droit de vendre.
3 Réorganiser le secteur.
« Nous devons repenser collectivement une nouvelle France agricole », a lancé le président.
Les agriculteurs vont être invités à créer des organisations de producteurs de taille significative.
Ce changement de paradigme passe par un « arrêt » de certaines productions, qui ne correspondent plus au goût des consommateurs et ne s’inscrivent pas dans la concurrence internationale. Il continuera d’y avoir une « pluralité productive », et des « dynamiques régionales » qui doivent rester fortes, a-til ajouté en citant le bio, les labels, les régions.
4 Des réactions mitigées.
La présidente du premier syndicat agricole Fnsea, Christiane Lambert, a salué des « avancées » mais elle a eu du mal à encaisser les « leçons » du président sur les productions « qui ne marchent pas ».
La Fédération du com- merce et de la distribution s’est félicitée du « cap ambitieux » fixé par Emmanuel Macron, se disant prête à suivre la direction indiquée. Pascal Canfin, directeur général France de l’ONG WWF, a lui salué le changement des règles du jeu sur la fixation des prix à partir des coûts, mais « reste clairement sur (notre) faim sur la question de la transition »