Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

Les infirmiers piquent contre la grippe

Dans les cabinets infirmiers libéraux, le défilé des patients venus se faire vacciner contre la grippe a commencé.

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« C’est la deuxième année que je me fais vacciner contre la grippe. Avant , j’utilisais l’homéopathi­e, mais comme j’ai le droit maintentan­t, puisque j’ai eu 65 ans l’an dernier, j’ai décidé de faire le vaccin », explique Annie, venue, cet après-midilà, au cabinet de son infirmière. L’infirmière complète: « Ce n’est pas seulement parce que tu as reçu le papier de la CPAM, c’est aussi que l’on a parlé ensemble de l’intérêt de la vaccinatio­n. Le fait d’avoir une personne âgée dont tu t’occupes, c’est aussi la protéger ! ».

Efficace après 15 jours

« L’assurance-maladie envoie les prises en charges aux personnes de plus 65 ans assez tôt. Avant on disait d’attendre un peu, mais moins maintenant. Dans notre cabinet, on conseille de le faire courant octobre, il faut compter une quinzaine de jours pour que cela soit efficace.

Une collègue m’a déjà fait mon vaccin », témoigne l’infirmière.

Chaque épidémie de grippe est, en effet, différente. Il y a deux ans, elle a débuté tardivemen­t, fin janvier, et elle est restée modérée. L’année dernière, en revanche, l’épidémie a été précoce, mi-décembre, avec un virus de type A (H3N2) responsabl­e de 14.400 décès supplément­aires en France, dont plus de 90 % chez les personnes de 75 ans et plus.

Pour convaincre les plus réticents, Yveline a affûté ses arguments. « On sait qu’il y a une réticence en France visà-vis de la vaccinatio­n.

Tous les ans, il y a des gens qui meurent de la grippe ou de ses complicati­ons.

En plus de 25 ans d’exercice infirmier, je n’ai vu aucun patient mourir de s’être fait vacciner ! En revanche, tous les ans, il y a des gens qui arrivent en réanimatio­n ».

50 % de vaccinés

L’an dernier l’assurancem­aladie a compté 50 % de vaccinés.

La campagne de vaccinatio­n vise les plus 65 ans, les femmes enceintes, les obèses, les enfants et adultes atteints de certaines pathologie­s, les profession­nels de santé… « L’objectif est d’atteindre 75 % de vaccinés pour une meilleure protection de la population. Pour y arriver, depuis 2008, les infirmiers peuvent vacciner sans prescripti­on médicale à partir de la seconde vaccinatio­n. Il suffit que la personne aille retirer son vaccin à la pharmacie avec son bon de prise en charge, puis elle vient nous voir au cabinet. On fait aussi beaucoup de vaccins à domicile, pour nos patients alités, mais ces vaccins ne sont pas comptabili­sés séparément : comme ils sont inclus dans une séance de soins infirmiers, on a du mal à quantifier le nombre de vaccins faits par les infirmiers », ajoute Yveline, qui regarde d’un oeil critique l’expériment­ation actuelle de la vaccinatio­n par les pharmacien­s en Auvergne - Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine.

« Pour ses proches »

« Chacun son rôle, chacun son métier, je ne vois pas pourquoi les pharmacien­s vaccinerai­ent », estime François, 79 ans, venu se faire vacciner comme chaque année depuis bien longtemps. « Je n’ai jamais eu la grippe, mais il faut le faire pour ses proches ».

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