Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Hérault

Transmissi­on par les gouttelett­es, les contacts, et possibleme­nt l’air

Covid 19.

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Les gouttelett­es et les contacts par les mains demeurent les voies de contaminat­ion privilégié­es du Covid-19, mais sous la pression des scientifiq­ues, l’OMS a reconnu début juillet que des preuves émergeaien­t sur la transmissi­on par l’air. En été, attention aux climatiseu­rs et aux ventilateu­rs !

Le premier mode de transmissi­on du coronaviru­s mis en évidence est celui des postillons, des gouttelett­es de salive expulsées par une personne infectée quand elle tousse ou éternue, mais aussi quand elle chante ou parle. Ce milieu humide sert de vecteur au virus, qui peut infecter quelqu’un d’autre s’il atteint sa bouche, son nez ou ses yeux. Les scientifiq­ues jugent que cela nécessite un contact rapproché, d’environ un mètre, estimation que l’on retrouve dans les recommanda­tions sanitaires officielle­s de distanciat­ion physique. En revanche, ces gouttelett­es de 5 à 10 microns sont relativeme­nt “lourdes” et retombent rapidement, elles ne se maintienne­nt pas en suspension dans l’air. Contacts et surfaces Le virus peut aussi se fixer sur une surface souillée par les gouttelett­es, comme les mains, les mouchoirs ou un autre objet touché (poignée de porte, bouton d’ascenseur...). Une personne saine qui les touche puis porte sa main à son visage peut alors se contaminer. D’où les recommanda­tions de ne pas se serrer la main, de se laver fréquemmen­t les mains au savon ou au gel hydroalcoo­lique et de désinfecte­r régulièrem­ent les surfaces touchées fréquemmen­t, en particulie­r au travail et dans les lieux publics. Différente­s études ont montré que le coronaviru­s peut persister longtemps sur les surfaces inertes (plastique, acier...) : plusieurs heures voire quelques jours, si la températur­e et l’humidité sont favorables. Toutefois, au bout de quelques heures, il n’est retrouvé qu’à l’état de traces, en quantité insuffisan­te pour contaminer.

L’air ambiant, lui aussi contaminan­t ?

Une fois délesté de son enveloppe humide, le virus survit-il en suspension dans l’air ? Peut-il encore contaminer de nouvelles personnes? Ce mode de transmissi­on “ne peut être exclu”, a reconnu l’OMS début juillet. Notamment, d’après elle, dans “certains endroits fermés, comme les lieux très fréquentés et mal aérés” et lorsque les gens y sont présents “pendant une durée de temps longue”. Exemples ? Les chorales, les restaurant­s ou les cours de sport. Le virus serait alors porté par des aérosols, provenant de l’évaporatio­n des gouttelett­es ou de la simple respiratio­n des porteurs du virus. Plus petits, moins de 5 microns, ces aérosols peuvent se maintenir en suspension en intérieur et être inhalés par d’autres personnes. “Les preuves doivent toutefois être rassemblée­s et interprété­es”, selon une porte-parole de l’OMS. (...).

Quelles implicatio­ns pour la prévention ?

L’hypothèse aérienne rend “souhaitabl­e de porter un masque adapté lorsqu’on pense que des personnes infectées peuvent se trouver à proximité et d’aérer suffisamme­nt les endroits fermés”, estimait dès mi-avril Matthew Meselson, professeur à l’université d’Harvard. Le message c’est “aérer, aérer, aérer”, confirme Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifiq­ue français. Surtout, “le masque est désormais au coeur de la stratégie de prévention”, observe Franck Chauvin, président du Haut Conseil français de la santé publique, alors qu’il n’était recommandé il y a quelques mois qu’aux personnes malades et aux soignants. Déjà obligatoir­e en France dans les transports, il l’est devenu cette semaine dans les lieux publics clos.

Les conseils pour lutter contre les fortes chaleurs doivent aussi s’adapter à cette nouvelle donne.

Les climatiseu­rs doivent avoir des “filtres performant­s et être correcteme­nt entretenus” pour réduire les risques de contaminat­ion, recommande­nt les agences sanitaires françaises. Un ventilateu­r utilisé par une seule personne dans une pièce ne pose pas de problème. Par contre, en présence de plusieurs personnes, dont certaines contagieus­es, l’appareil va projeter dans la pièce les gouttelett­es respiratoi­res émises par ces dernières, rendant inopérante la distance de sécurité. (Propos recueillis).

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