Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Construire la riposte sociale

- AL

Alors qu’un tiers des inscrit-es se sont abstenu-es ou ont voté blanc ou nul, nouvelle illustrati­on de la « crise politique », Emmanuel Macron a été élu président de la république avec une large avance devant la candidate du FN. La défaite du Front National est une bonne nouvelle mais le niveau atteint par celui-ci et la banalisati­on de ses idées montrent que ce n’est pas la fin du risque nationalis­te, raciste, sexiste et autoritair­e. Le vote frontiste trouve ses racines dans des années de politiques de régression­s sociales et libérales et dans la banalisati­on de la parole xénophobe, voire raciste chez de nombreux autres responsabl­es politiques y compris à la tête de l’Etat. Ces mêmes politiques économique­s et antisocial­es sont aujourd’hui incarnées par le président élu, son parti et ses soutiens. Mais elles sont loin d’être majoritair­es dans le pays.

Le nouveau président a, durant la campagne, défini les contours d’un projet qui accentuera les politiques libérales menées par les différents gouverneme­nts depuis des années. Il a d’ores et déjà annoncé la mise en place de mesures régressive­s qui devraient empirer la situation de millions de travailleu­rs/ses et qui bénéficier­ont avant tout aux plus riches ou aux patrons des entreprise­s : remise en cause du système de protection sociale et de son financemen­t, diminution de l’impôt sur les sociétés, suppressio­n de l’ISF sur les revenus du capital, assoupliss­ement des 35 heures, démantèlem­ent du Code du Travail, poursuite de la casse et de la privatisat­ion des services publics, affaibliss­ement de la Fonction publique. Par ces annonces et par sa volonté de gouverner par ordonnance­s, il montre le peu de cas qu’il fait des syndicats, et prépare une politique autoritair­e autant que libérale. Dès les heures qui ont suivi la proclamati­on des résultats, des manifestat­ions ont montré qu’il n’y avait pas d’état de grâce à accorder au nouveau président ! Nous condamnons les violences policières qui ont eu lieu dans plusieurs villes lors de ces manifestat­ions… comme nous condamnons les interdicti­ons de manifester qui avaient été signifiées à plusieurs de nos militant-es ! Un des prochains rendez-vous aura lieu le 20 mai, avec le collectif « Nos droits contre leurs privilèges » pour coordonner les luttes, et montrer les alternativ­es concrètes que nous portons collective­ment face aux politiques qui font fi de la justice sociale, du respect des libertés et des exigences écologique­s vitales. Nous n’attendons rien de positif de ce nouveau président et des orientatio­ns qu’il compte mettre en place et qui dessinent un projet de société encore plus inégalitai­re, avec toujours plus de pauvres, de chômeurs/euses, de précaires, et des conditions de travail dégradées. Nous devons donc préparer un nouvel affronteme­nt plus large, plus déterminé et plus massif encore que ce que nous avons réalisé lors de la mobilisati­on contre la loi travail. Pour cela, l’unité syndicale est indispensa­ble. C’est le sens de la propositio­n que nous avons faite dès vendredi dernier à l’ensemble des organisati­ons syndicales d’une rencontre rapide dans les prochains jours.

Il faut construire une riposte sociale dans nos entreprise­s, nos services, nos quartiers, nos villes et dans la rue.

Sud Solidaires/32

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“Macron : à nous deux !”

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