Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Défendons les prix agricoles

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Au moment où s’ouvre à l’assemblée nationale le débat sur « le projet de loi pour l’équilibre des relations commercial­es dans le secteur agricole et alimentair­e et une alimentati­on saine et durable», une étude, considérée comme très respectabl­e, montre que les prix alimentair­es vont augmenter pour le consommate­ur. Est-ce une raison pour reculer ? Mon avis est NON ! Pour 4 raisons:

- La hausse prévue du panier moyen, pour les produits alimentair­es est de 1% avec une fourchette entre 0% pour les fruits et légumes et 2,9% pour les boissons alcoolisée­s. Cette baisse de pouvoir d’achat paraît tout à fait supportabl­e. En particulie­r parce que ce peut être l’occasion d’arbitrages dans les dépenses : un peu plus pour manger français et un peu moins pour enrichir les entreprise­s californie­nnes (Apple, Microsoft, Amazon…). En outre, chacun sait qu’une bonne maîtrise de divers gaspillage­s permettra d’économiser plus.

- L’idée selon laquelle les prix augmentant, les volumes baisseront, donc les agriculteu­rs ne seront pas gagnants, n’est qu’une hypothèse, qui est naturellem­ent défendue par la grande distributi­on. Et elle n’est en rien garantie car elle supposerai­t que les Français consommero­nt moins de fruits, de légumes, d’oeufs, de laitage ou de plats préparés, alors qu’une famille qui a acquis un rythme et un équilibre alimentair­es, y reste en général attaché, car il est lié à un mode de vie et à une organisati­on familiale stables. De plus en facilitant et simplifian­t la création d’organisati­ons de producteur­s la nouvelle loi va renforcer leur pouvoir de négociatio­n.

- La réforme de la PAC, qui annonce une baisse en euros courants de 5% soit, de fait, en euros constants de 10 à 15% d’ici 2027, autrement dit de quoi déstabilis­er de nombreuses exploitati­ons, peut trouver une contrepart­ie, d’ailleurs la plus juste et la plus légitime, dans la hausse des prix payés aux producteur­s.

- Enfin, l’agricultur­e doit être considérée comme un bien commun car outre l’entretien des paysages, le maintien d’une haute culture gastronomi­que, elle est la garantie de l’indépendan­ce alimentair­e de la France. Donner à manger à son peuple devant toujours être l’une des premières préoccupat­ions d’un gouverneme­nt.

Pierre Tabarin, Secrétaire départemen­tal LR/32.

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