Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

Renaître c’est possible !

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Le mot « âgisme » a fait son entrée dans le dictionnai­re pour définir une attitude de discrimina­tion ou de stigmatisa­tion à l’égard des personnes âgées. Ce fait mineur n’est naturellem­ent pas neutre, comme en témoignent les débats à l’occasion du confinemen­t, ou encore le fameux OK boomer prononcé par les jeunes génération­s. Il convient cependant d’être vigilant et de ne pas accroître les fractures sociales et territoria­les déjà existantes, par le développem­ent d’une nouvelle fracture d’ordre génération­nelle. La vieillesse qui touche on touchera chacun(e) est un processus de vie fluide et ne doit pas être une constructi­on sociale qui sépare et oppose. A ce titre trois domaines politiques sont importants à travailler :

- La famille, la natalité, car plus les personnes âgées sont nombreuses dans un pays, plus il est nécessaire d’y avoir une natalité dynamique,

- Le 5° risque, à intégrer dans notre Sécurité Sociale afin de trouver le financemen­t adéquat pour la dépendance âge,

- La République, car notre vie collective repose sur une valeur essentiell­e de solidarité, d’où découle un lien fort entre génération­s dans le cadre du financemen­t de la retraite.

Mais au delà il y a un important travail à mener pour distinguer la séniorité qui, paraît il commence à 50 ans, le grand âge qui est estimé débuter au moins à 80 ans et l’entre 2, en particulie­r la longue période qui court de l’âge théorique de la retraite à 63 ans jusque 80 ans. Cette période, au coeur de ce que l’on nomme le temps de la longévité peut et doit être valorisé comme l’ont montré le rapport « Pour la transition démographi­que, contre l’âgisme » de la Députée Audrey Dufeu Schubert ou les « États généraux de la séniorisat­ion de la société ». C’est l’objet notamment d’ECTI, acteur majeur du transfert génération­nel de compétence­s et d’expérience­s. L’enjeu, n’étant pas seulement, localement de faciliter au mieux la vie des personnes âgées, et nationalem­ent, de du très grand veiller au maintien de tous leurs droits, mais très concrèteme­nt, pour un territoire, de ne pas perdre leur potentiel. Au moment où les études de France Bénévolat témoignent d’une baisse de l’engagement associatif des retraités, au moment où les besoins socio-économique­s vont s ‘accroître fortement, alors que notre départemen­t n’est par labellisé « territoire ami des aînés » (seule la ville de Fleurance dans le Gers a ce label), il y a matière à faire partager l’idée que la vie ce n’est pas qu’un temps entre la naissance et la mort, mais que comme le disait Charles Gide, l’un des pionniers du mouvement coopératif : « la vraie vitalité, ce n’est pas de durer, c’est de renaître ».

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