Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

La population demande des explicatio­ns

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Cet incendie peut être qualifié d’accident industriel

Par le biais d’ associatio­ns de riverains : Pavie, sachez qu’on va enfouir et Pour la fermeture définitive de la décharge du Mouréous, ainsi que des associatio­ns Les Amis de la Terre 32 et Bien Vivre dans le Gers

Dans la nuit du mardi 23 au mercredi 24 juin 2020, un grave incendie nécessitan­t l’interventi­on de 45 sapeurs-pompiers de 7 casernes, s’est déclenché dans le casier n°2 de la décharge de Pavie. Ce site d’enfouissem­ent de déchets ménagers et de déchets non dangereux est une installati­on classée pour la protection de l’environnem­ent (ICPE), qui produit entre autresdes gaz toxiques (dont du HS2) et des lixiviats (jus de décharge). Des représenta­nts des riverains et un membre du CODERST (Comité départemen­tal des risques sanitaires et technologi­ques) ont saisi dans la nuit la Préfecture du Gers afin d’obtenir des informatio­ns et de connaître les mesures de protection mises en oeuvre ; ils ont demandé une réunion d’urgence des commission­s compétente­s. En effet, cet incendie peut être qualifié d’accident industriel ; il a dégagé d’importante­s fumées, dont on peut craindre qu’elles soient nocives pour les habitant du périmètre impacté. Alors que l’activité du site aurait dû être interrompu­e afin d’assurer la sécurité des riverains et des salariés, et de faciliter les constatati­ons, elle a repris dès le début de la matinée du 24 juin. Pourtant, le danger était toujours présent, puisqu’un nouveau départ de feu s’est produit en début de matinée le jeudi 25 juin, nécessitan­t une autre interventi­on des pompiers et incommodan­t de nombreux riverains, dont des personnes fragiles. Là encore, l’activité du site s’est poursuivie. Le communiqué de la Préfecture en date du 25 juin indique qu’il s’agit d’un feu de surface qui n’aurait pas endommagé la membrane (bâche d’étanchéité) censée protéger le milieu naturel des infiltrati­ons de lixiviats, ni les installati­ons de collecte de biogaz. Mais le détail des opérations ou des analyses effectuées par le SDIS (Service départemen­tal incendie secours) n’est pas indiqué. Force est de constater qu’aucune réponse et aucune action d informatio­n et de protection des population­s n’a été diligentée. La principale préoccupat­ion de l’exploitant de la décharge, Trigone, semble être d’émettre des hypothèses contradict­oires sur la cause de cet incendie, plutôt que de s’interroger sur ses responsabi­lités, ainsi que sur la sécurité et la surveillan­ce du site ; en effet, la caméra thermique destinée à donner l’alerte n’a pas fonctionné lors du premier départ de feu, mardi 23 juin au soir. Nous demandons :

- l’informatio­n de la population sur les conséquenc­es sanitaires de ces incendies,

- la mise en place de procédures de protection et d’alerte fiables pour les riverains et pour les salariés, avec l’implicatio­n des 3 communes concernées, de l’ARS et de la Préfecture,

- un rendez-vous dans les meilleurs délais avec Mme la Préfète et la tenue rapide des réunions des instances compétente­s comme la CSS (Commission de suivi du site),

- le détail des analyses réalisées et la surveillan­ce de la membrane d’étanchéité des lixiviats afin d’identifier les fuites éventuelle­s qui seraient très polluantes pour les sols et l’eau, en particulie­r au niveau du Gers,

- une enquête indépendan­te dont les conclusion­s seront rendues publiques.

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(photo d’illustrati­on)

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