Le Petit Journal - L'hebdo local du Gers

La France, championne sociale d’Europe

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C’est la France qui offre la meilleure protection sociale d’Europe, au moins sur un plan budgétaire. Il lui en a coûté pas moins de 742 milliards d’euros en 2018.

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiqu­es (Drees) vient de publier une impression­nante étude qui montre que la France est l’État le plus généreux d’Europe pour sa protection sociale.

Il lui en a coûté pas moins de 742 milliards en 2018. Dont 81 % sont engloutis seulement par les retraites et aides à la vieillesse (46 %) et la santé (35 %). Voilà qui relativise le poids des aides à la famille (8 %), le chômage et les aides à l’emploi (6 %), la lutte contre la pauvreté (3 %) et les aides au logement (2 %).

Cela ne dit pas que la France est le pays du monde où l’on vit le mieux, le plus heureux et le plus longtemps. D’autant qu’elle ne se situe qu’au 11e rang européen en matière de richesse par habitant. Et qu’elle est plombée par un taux de chômage plus fort que la moyenne.

Mais cette France régulièrem­ent épinglée pour être en tête des prélèvemen­ts obligatoir­es dans tout l’Ocde (les pays occidentau­x les plus développés) est aussi celle qui consacre la plus forte part de son produit intérieur brut (31 %) à ses filets de sécurité sociaux.

C’est 4 % de plus que la moyenne de l’Union européenne (Royaume-Uni compris). Et à rapprocher des 19 % en vigueur aux États-Unis, où l’on comprend mieux que Trump ait dû faire pleuvoir des chèques sur des ménages dépourvus face à la crise.

Le constat est moins flatteur si l’on compense ces dépenses en fonction du niveau de vie des États : la France passe alors au quatrième rang, derrière le Luxembourg, l’Autriche et l’Allemagne.

En revanche, la France redevient numéro 1 d’Europe en tant que pays où règne le plus faible taux de « risque de pauvreté ou d’exclusion sociale » : il n’est que de 17,4 %, contre 21,8 % pour la moyenne européenne, 23,1 % et davantage encore au Royaume-Uni (23,1 %), en Espagne (26,1 %) et en Italie (27,3 %), bien avant les ravages de la crise du coronaviru­s.

Point notable, la part des prestation­s versées aussi bien aux riches qu’aux pauvres est plus élevée en France que dans la moyenne de l’Union européenne. La France a-t-elle les moyens de cette générosité ? Non, si on considère qu’à partir de 2009, ses systèmes sociaux ont plongé dans le rouge jusqu’en 2017, en dépit de l’élargissem­ent massif de la contributi­on sociale généralisé­e (CSG) aux revenus du patrimoine et des placements décidé, dès 1997, par Lionel Jospin.

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