Revenge porn et haine en ligne

Si la solution passait par chacun d’entre nous ? Du suicide de Fanny à la sextape au Sénat

Le revenge porn consiste en la divulgation publique d’un contenu sexuellement explicite sur Internet, sans le consentement de la ou des personne·s apparaissant sur le contenu.

Parmi les milliers d’affaires, celle de Fanny, 15 ans amoureuse de Diego avec lequel elle échangeait des photos intimes (sexting). Mais lorsqu’ils rompent, Diego envoie ces photos à ses amis via les réseaux sociaux. Les photos tournent dans l’école et Fanny mettra fin à ses jours, n’osant parler à personne de sa honte. Cette histoire sera à la base d’une vidéo de sensibilisation des 14 ans et + pour les inviter à réfléchir sur comment ils auraient pu éviter ce drame. Quand les témoins refusent de partager de telles photos, cela a un impact direct sur la souffrance de la victime. Condamner Diego pour avoir diffusé les photos ne change rien : les photos partagées sont devenues virales ; l’émetteur initial ne maîtrise rien des republications. Le voudrait-il qu’il est incapable d’enrayer les relais et partages des photos. Par contre, les proches, les témoins, les camarades de classes ont un véritable rôle à jouer.

Février 2023, nos confrères du Canard Enchaîné dévoilent l’affaire de la sextape au Sénat : une dame, assistante médicale a fait un gros câlin à un sénateur et a filmé la scène. Vidéo non diffusée mais dont elle aurait confié l’existence au médecin attaché au Sénat. Quand celui-ci va être licencié à compter de ce 15 février il dénonce une manigance de l’assistante qui se croit tout permis pour disposer d’éléments compromettants sur son amant-sénateur. L’affaire fait grand bruit et Gérard Larcher, président du Sénat fera un signalement auprès du Procureur. Pas de diffusion sur les réseaux dans cette affaire mais l’appréhension que cela soit le cas. Quand bien même la vidéo n’existerait pas, imaginer qu’elle puisse avoir été réalisée suffit à semer le trouble et le doute sur les prérogatives de la dame dont le fondement de son augmentation de salaire.

Les actes de représailles et de chantages n’ont rien de nouveau mais la diffusion sur le web ou la menace d’une mise en ligne leur donnent une puissance de

nuisance d’autant plus forte qu’elle est non maîtrisable. Ici, ce sont les victimes qui se cachent face à cette répétition en meute de diffusion des images qui confère à l’auteur initial un sentiment d’impunité. Quant à celles et ceux qui regardent et partagent ces images : sont-ils témoins passifs ou complices de l’infraction ?

: efhca.com Crédits « Fanny, c’est moi », un support pédagogique sous format vidéo qui vise à prévenir et à lutter contre le revenge porn.