Le Petit Journal - L'hebdo local du Lot
Un spectacle comme on n’en voit peu
Une soirée sublime
Il est des spectacles dont on ne sort pas indemne. Ce fut le cas pour l’excellente pièce présentée par le théâtre de l’Echappée Belle de Caillac qui nous a présenté « Il est des Lou de toute sorte » à l’invitation de la Gabare à Parnac ce samedi.
Un texte ou plutôt des textes, des chants accompagnés de l’accordéon, des vidéos, tout un ensemble qui a fait frissonner le public tant par la qualité des ses interprétations que par la teneur des propos.
Un anniversaire d’actualité : celle du centenaire de 14-18 ; la détresse des femmes, leur parcours dans les fermes, les usines, leur exploitation, leur épuisement, la faim, la misère. Et puis, les enfants dont le père manque, les blessés, les gueules cassées, les morts.... ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur mais encore ceux qui sont fusillés pour l’exemple.
Des actrices au don particulier, à l’expression sublime, ces « cris » sortis de leur poitrine pleine de désespoir reçus par le public comme une gifle, comme les hurlements des loups dans les forêts.
Ces magnifiques femmes de poilus, ces héroïnes de l’ombre, qui ont fait vivre la France pendant quatre ans, et qui ont continué à résister aux retour de ces derniers revenus souvent blessés, défigurés, aveugles out out simplement fous ... Il faut continuer ... Vivre ... Chanter ... Danser. .
Martine Costes-Souyris, Emilie Cadiou, Sylvie Fumex, Gamra Boucherit, merci pour vos sublimes interprétations, merci pour ces textes de lettres, merci pour ces chants.... Enrico Clarelli, Patrick Denjean merci pour ces vidéos absolument indispensables pour la pièce, très fortes et émouvantes.
Une soirée comme on n’en vois que peu, parce que difficile à mettre en scène, difficile à interpréter et je peux vous dire que vous y êtes toutes et tous arrivés. Gamra Boucherit pour son jeune âge nous a tous émus, bravo encore à elle une vrai professionnelle du haut de ses 15 ans.
Combien de ces femmes de l’ombre, combien de ces combattantes « en jupon » combien de mères, d’épouses, d’enfants, continuent à être des « lou » d’Apollinaire, dévorées, meurtries par ces loups voraces de la guerre dans tous les pays du monde depuis la nuit des temps...encore et toujours...